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Salaires, présidentielle, visite en France: Les éclairages du président Tebboune

par A. Z.

Ecartant toutes les spéculations qui ont accompagné l'annonce de l'organisation de l'élection présidentielle anticipée le 7 septembre prochain, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que cette décision est liée à des «raisons purement techniques» qui n'ont aucune incidence sur cette échéance ou son déroulement.

Lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, diffusée samedi soir, le président de la République a expliqué que décembre n'est pas la date réelle de l'élection présidentielle. «Le reste n'est que philosophie et conjectures qui varient selon les parties qui nous soutiennent ou qui s'opposent à nous».

Interrogé à propos des informations relayées par certains médias qui tentent de lier l'organisation d'élections anticipées à une crise au sommet, tandis que d'autres évoquent un départ imminent du président Tebboune du pouvoir, il a répondu que «ceux-là sont des personnes malades qui continueront à chercher à perturber la stabilité du pays en diffusant des rumeurs». Quant à sa candidature à la prochaine élection présidentielle, le président de la République a considéré qu' «avant l'heure, ce n'est pas l'heure». Ce n'est pas encore le moment d'en parler «puisqu'il y a encore un programme à mettre en œuvre et il reste plus de 5 mois» avant le rendez-vous présidentiel, a-t-il soutenu. Dans ce sillage, la question de la révision des listes électorales a été posée, notamment concernant la communauté nationale à l'étranger, et le président a souligné qu'il est possible pour les membres de la communauté nationale à l'étranger de s'inscrire sur des listes électorales provisoires au niveau des consulats algériens, à partir de la semaine prochaine, rappelant dans ce sens «le rôle des consulats dans l'élaboration de ces listes avant leur intégration dans les listes officielles».

En réponse à une question sur les Algériens en situation irrégulière à l'étranger, le président de la République a affirmé que «cette question sera traitée dans deux mois au plus tard». «Je me suis engagé à régler la question, et tous les concernés verront leur situation régularisée, sauf en cas de contrainte sécuritaire ou juridique», a rassuré le président de la République, affirmant que des instructions ont été données dans ce sens et le ministère de l'Intérieur «procèdera au traitement des dossiers». Sur un autre plan, le chef de l'Etat a assuré qu'il poursuivra ses visites de terrain dans les wilayas, dans le cadre du parachèvement de son programme avant la prochaine élection présidentielle. Le président de la République a, par là même, annoncé qu'il effectuera «des visites de terrain dans les wilayas de Khenchela, Tissemsilt, Tizi Ouzou et probablement Djanet», ajoutant que le programme de ces visites «n'a pas encore été fixé, mais, si Dieu le veut, je m'y rendrai, et d'autres visites dans d'autres wilayas pourraient s'ajouter, à l'instar de Constantine, Batna et Tiaret».

Par ailleurs, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que les mesures prises à l'avance récemment par l'Etat en vue d'assurer les différents produits de consommation avaient permis de garantir la stabilité des prix pendant le mois de Ramadhan, se félicitant de l'adhésion des commerçants et des industriels aux mesures prises à cet effet.

A cela s'ajoutent les initiatives de vente directe, du producteur au consommateur sans intermédiaires, selon le président de la République qui a renouvelé ses remerciements aux représentants des commerçants algériens et au Conseil du renouveau économique algérien (CREA) pour leurs efforts et leur adhésion à la stratégie du ministère du Commerce visant à stabiliser les prix.

La visite en France toujours d'actualité

Dans ce contexte, le président de la République a affirmé que «les privés sont la base du développement du secteur agricole et que le ministère intervient pour l'orientation et l'organisation de l'activité agricole». Révélant dans ce sillage un accord prochain avec un «partenaire arabe respecté» dans le cadre d'un projet de 100.000 têtes de bétail, ce qui permettra la production de poudre de lait pour la première fois en Algérie, dans la wilaya d'Adrar, soulignant que «l'avenir appartient à l'agriculture saharienne» en Algérie. S'agissant de la réévaluation de la monnaie nationale, le président de la République a assuré qu'elle se fera à travers des mesures économiques, y compris les mécanismes de taux de change au niveau de la Banque centrale, soulignant que le rôle de cette mesure était de réduire la valeur des importations et soutenir ainsi le pouvoir d'achat. Il a précisé, dans ce cadre, que la valeur du dinar avait baissé dans un contexte particulier et dans des «circonstances illogiques marquées par l'injection de fonds via la planche à billets, dont nous subissons aujourd'hui les répercussions».

Dans un autre domaine, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, samedi, que la confiance qu'il a placée dans les jeunes avait permis à l'Algérie de devenir un leader dans la création de start-up en Afrique. Concernant sa visite en France, il a précisé qu'elle est toujours d'actualité, et «ma rencontre avec le président Macron sera un rendez-vous avec l'histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle», a-t-il indiqué. Et d'ajouter : «Nous sommes aujourd'hui dans une phase de refondation des relations» entre les deux pays. Sur le plan énergétique, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a révélé, samedi, que le prochain sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) examinera un nouveau mécanisme de coordination entre les Etats membres. «Nous essaierons lors de la prochaine réunion du Forum de trouver un nouveau mécanisme de coordination similaire à l'OPEP», a-t-il souligné.

Au niveau maghrébin, le président de la République a révélé que le bloc maghrébin que les pays de la région entendent créer visait à relancer l'action maghrébine commune et à coordonner les efforts en vue d'unifier la voix de ces pays sur de nombreuses questions internationales, sans exclure aucune partie. Il a «souhaité que cet espace soit une initiative bénéfique pour les pays de la région en rassemblant et en unifiant leurs voix sur les questions qui les concernent, d'autant plus que nous partageons quasiment les mêmes problématiques», a-t-il dit. Le président de la République est en outre revenu sur les développements au Mali et au Niger, affirmant que l'Algérie ne s'est jamais imposée à ces pays avec lesquels elle a toujours entretenu des relations de «bon voisinage», et ce, depuis son indépendance. Et si les parties au Mali ou au Niger déclinent aujourd'hui l'aide de l'Algérie, elles sont libres de gérer les affaires de leurs pays, réaffirmant que l'Algérie n'a jamais été un Etat colonial ou exploiteur des richesses ou des pays, mais elle agit «partant du principe que nous sommes des pays frères». Evoquant la question du Sahara occidental, le président de la République a affirmé qu'elle était «une cause juste inscrite à l'agenda des Nations Unies», soulignant que son règlement «n'est pas dirigé contre nos frères au Maroc ou quiconque, mais il s'agit d'une question de décolonisation». «Si nous utilisons la raison au lieu de la menace et la force, nous parviendrons à une solution», a-t-il fait valoir.