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Tlemcen: Une nouvelle dynamique urbaine pour la ville

par Khaled Boumediene

À l'indépendance, la commune de Tlemcen comptait moins de 70 000 habitants. En soixante-deux ans, cette population a plus que doublé (157.000 habitants aujourd'hui) posant un véritable problème d'explosion démographique. Le défi pour les pouvoirs publics et les maires qui se sont succédé à la tête de l'APC de Tlemcen était donc de doter la ville des équipements et infrastructures et de rattraper un retard d'un demi-siècle d'une cité dont le rayonnement a largement dépassé les frontières du pays. Pour rappel, la wilaya de Tlemcen compte aujourd'hui plus de 1,1 million d'habitants. Contrainte par des espaces naturels et historiques protégés, Tlemcen a dû se développer au Nord en consommant des espaces périurbains notamment à Oudjlida et Boudjlida où des milliers de logements, toutes formules confondues, ont été bâtis au cours des quatre dernières décennies grâce aux différents programmes mis en œuvre par les autorités locales. Ainsi, dans la cité de Boudjlida, on a vu sortir au cours de ces dernières années une multitude d'immeubles de logements sociaux et de logements promotionnels, construits dans le cadre d'un développement raisonné et durable, pour absorber la crise de logements sévissant dans la cité des Zianides.

En outre, Boudjlida s'est aussi renforcée de plusieurs équipements publics sanitaires, éducatifs, culturels, sportifs ainsi que de lieux commerciaux, parkings et habitations collectives, pour répondre aux attentes et à la vie quotidienne des habitants. Située à 20 minutes de route du centre-ville de Tlemcen, cette agglomération, qui compte actuellement plus de 14.000 habitants, depuis la dernière opération de relogement, est devenue une jonction urbaine à la fois cohérente et équilibrée. C'est aujourd'hui le chaînon qui manquait dans le prolongement des nouveaux centres urbains proches de Chetouane et Oudjlida en banlieue. À la différence d'Oudjlida, cette agglomération dispose d'une trémie permettant d'enjamber la RN 22 et de relier la grande cité de Koudia et ensuite les villes de Tlemcen et Mansourah.

Dans le même esprit, le raccordement routier disposant des réseaux d'assainissement et d'une signalisation adéquate, réalisé il y a quatre ans, entre les deux localités d'Oudjlida et Boudjlida sur une distance de 1,57 km, permet de relier et de connecter les quartiers entre eux et de soigner les espaces intermédiaires de ces deux grandes cités. Ce projet exemplaire vise à rétablir le lien entre ces deux grandes agglomérations et de passer de manière fluide d'Oudjlida à Boudjlida et vice-versa dans un milieu urbain sécurisé. « Une manière de recoudre le territoire, de favoriser l'harmonie générale du tissu urbain, et de renforcer les éléments de dynamisme et d'attractivité de chaque quartier », résume un technicien de l'urbanisme de Tlemcen. Aujourd'hui, Boudjlida avec ses édifices à l'aspect architectural attractif, offre désormais une belle vitrine urbanistique se dressant devant les milliers de visiteurs et touristes fréquentant l'autoroute Est-Ouest ou la RN 22, pour se rendre à Tlemcen.

Cependant, cette harmonie urbaine est quelque peu perturbée, ces derniers temps, par la dégradation du cadre de vie des riverains de la cité des logements promotionnels « Bouzour ». Selon des résidents, leur cité est oubliée et les chiens errants et les rats envahissent les lieux. « Les lieux sont infestés de rats et les chiens errants qui envahissent les lieux! Nos enfants manquent de tout ! Il n'y a ni espace vert, ni aire de jeux dans notre cité. C'est le désert ! C'est insupportable ! », se lamentent quelques chefs de familles de cette cité. De l'autre côté de la RN 22, les habitants de Koudia exigent des mesures pour éviter les accidents et ralentir la circulation des véhicules qui roulent à grande vitesse au niveau du centre des arts et des expositions (CAREX), qui connaît une grande affluence de citoyens en ce mois de Ramadan, en raison du marché de proximité organisé dans cet établissement culturel.