Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La folie de l'amour...

par Kamal Guerroua

Il arrive qu'on aime des gens qui nous détestent et qu'on déteste des gens qui nous aiment! Allons y comprendre quelque chose! La nature humaine est comme une tempête de sentiments mitigés qui, au-dessus de la mêlée de la raison, agit comme une girouette. Aimer, ma foi, est un sacrifice. Aimer signifie qu'on s'aime déjà soi-même et qu'on a ce pouvoir de ne haïr que par nécessité ou plutôt par faiblesse. Aimer contient lui-même une semence de tolérance et un brin de folie. Si l'on commence, par exemple, à trop raisonner, on cessera d'aimer et on trouvera tous les défauts chez l'être ou la chose qu'on croit parfait (e).

Aimer ne se conjugue qu'avec le présent de la démesure et de la folie. Et si jamais quiconque sort des rails de la folie, il tombe dans la routine des jours morts et sans espoir. Et c'est là que la désillusion devient le grand titre du restant de ses jours. Et il n'y a pire ennemi de l'espérance que la désillusion. Car, quand on déchante, plus rien ne redevient comme avant. On s'estime toujours lésé, dans la posture victimaire de quelqu'un qui se bat contre un monde de fantômes et de ténèbres, c'est-à-dire, un monde de mensonges et de trahisons où aucune place n'est réservée à la vérité. On est complètement dans le déni du bien, du beau et du bon. On se place dans l'esprit des gens désabusés qui n'ont d'amis ou de confidents qu'éphémères et peu fiables. Faute d'amour de soi et des autres, on n'est somme toute, que des hommes de ressentiment...