Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Malgré un arrêté d'interdiction promulgué en 2016: Retour en force des véhicules hippomobiles

par S.M.

En dépit de la promulgation d'une décision de wilaya et de plusieurs arrêtés municipaux, dont le dernier a été signé le 12 mars en cours par la commune d'El Kerma, les véhicules hippomobiles réinvestissent à nouveau les artères du groupement d'Oran. Le nombre des charrettes tractées le plus souvent par des ânes est en constante hausse et rien ne semble dissuader les propriétaires de ces véhicules hippomobiles. Après avoir été interdites à la circulation suite à un arrêté de la wilaya en 2016, on assiste désormais à un retour en force de ces dangereux moyens de locomotion. De nombreux quartiers de la ville, notamment à Oran Est (Haï Es-Sabah, Haï Nour, El Yasmine…) sont investis par les charrettes et les ânes sans que les services concernés ne bougent le petit doigt.

Ces incessant va-et-vient des véhicules hippomobiles tourmentent les automobilistes et autres usagers de la route. Nombreux automobilistes sont régulièrement victimes de ces charrettes qui roulent à une vitesse folle sans se soucier de la sécurité des autres usagers. Dans les communes périphériques, les véhicules hippomobiles sont un cauchemar permanent pour les automobilistes. Carrosseries endommagées, tôles froissées et parfois déchiquetées, pare-brise et vitres brisés, les conducteurs fous de ces véhicules de destruction massive ne s'arrêtent devant rien. Le plus douloureux pour les automobilistes est que les dommages ne sont pas couverts par les assurances.

Le retour en force de ces véhicules dangereux est provoqué essentiellement par le fait qu'ils sont devenus un moyen de transport idéal et à moindre coût pour des personnes qui exercent illégalement dans le recyclage des déchets ferreux et non ferreux. L'envolée des prix des déchets ferreux et non ferreux chez les receleurs de ferraille serait la première cause de la progression du nombre des véhicules hippomobiles. Les services concernés constatent, d'ailleurs, ces quelques dernières années une intensification du pillage des objets ferreux et non ferreux (tampons d'égout, plaques de signalisation, clôtures…) dans les communes périphériques de la ville.

Que ce soit au pôle urbain Ahmed Zabana (Misserghine), à Es-Sénia, à El Kerma ou à Arzew, les bandes spécialisées ne reculent désormais devant rien et certains vols sont commis en plein jour. Les tampons métalliques des égouts sont les plus prisés pour leur valeur marchande. Les tampons en fer ou en fonte de marque « Ducros » ont ainsi presque disparu des bouches d'égout dans les périphéries. Dans certaines nouvelles cités, une bonne partie des bouches d'égout ont été emportées par les voleurs. Les bouches d'égout se sont transformées en traquenards pour les automobilistes et en particulier durant la nuit en raison de la défectuosité de l'éclairage public dans ces «nouvelles» cités. Ce phénomène cause un préjudice énorme pour les services concernés vu qu'un seul regard coûte en moyenne 40.000 dinars.

Outre le préjudice financier, la disparition des tampons d'égout peut être à l'origine d'accidents mortels de la voie publique. Elle est aussi parmi les causes de l'obstruction des canalisations par les déchets solides qui sont jetés par des citoyens inconscients. Ces égouts dégarnis de tampons peuvent aussi se transformer en piège mortel pour les enfants. Les automobilistes, tout comme les citoyens, qui avaient cru à la disparition totale de ces charrettes font, presque quotidiennement, face à un encombrement généré par la circulation anarchique de ces moyens de locomotion. Pleines à craquer de déchets et de ferraille, ces charrettes provoquent d'interminables bouchons.