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Election présidentielle anticipée: La scéne politique s'anime

par A. Z.

«Ce n'est pas une surprise que cette élection soit anticipée de quelques mois, car ce n'est pas cela qui va fondamentalement bouleverser le calendrier électoral, mais ce sont les conditions à mettre en place pour aller vers un scrutin qui a toute sa valeur », a relevé hier le président du parti Jil Jadid, Djilali Sofiane. Intervenant suite à l'annonce de la tenue d'une élection présidentielle anticipée, M. Djilali a laissé entendre que « l'avenir de l'Algérie doit être un État de droit, une démocratie assumée et construite ». S'exprimant sur les ondes de la Radio algérienne, le président de Jil Jadid a d'emblée regretté le fait que la politique en Algérie passe par une période de léthargie, une situation qui n'est pas à imputer aux seuls partis politiques. Car, selon M. Djilali, cela est dû principalement à une politique menée depuis quelques années, notamment à la sortie des événements du Hirak, à l'effet de freiner le débat politique, au sein de la société. « Ce qui fait que la classe politique s'est retrouvée, petit à petit, muette », a-t-il expliqué. « Quel système politique devrions-nous construire et de manière consensuelle qui rassemble la grande majorité des Algériens ? », s'interroge l'invité de la Chaîne 3. Un système qui prend, selon lui, en compte les éléments de base de la sécurité nationale, de la stabilité de l'État et d'un fonctionnement assoupli des institutions. « Maintenant, il faut s'atteler à construire notre avenir dans un État de droit, une démocratie assumée et construite », a-t-il ajouté, indiquant que tout ne se fait pas naturellement, mais réellement construit à la base d'une démocratie et une modernité qu'on veut instaurer. À une question relative au rassemblement des Algériens autour d'un projet de société, dans le but, suprême, de renforcer le front interne pour faire face aux menaces auxquelles l'Algérie est exposée, M. Djilali a fait observer que « soutenir n'est pas forcément s'aligner systématiquement sur une politique donnée sur l'aspect positif et sans jamais parler de ses points faibles ». Soulignant dans ce sens « que l'impératif est de renforcer le front interne, par l'expression politique aidant à traiter les défaillances, les erreurs et les points faibles, de manière à ce que l'État assure le progrès et une évolution positive et non pas prendre une forme de consentement systématique ».

«Une réponse aux hypothèses sur l'éventualité de la non-tenue de l'élection présidentielle»

Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani a qualifié, samedi soir à Blida, la décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune d'organiser une élection présidentielle anticipée, en septembre prochain, d' « importante mesure qui servira cette échéance électorale ». Affirmant que cette importante décision est « une réponse aux hypothèses sur l'éventualité de la non-tenue de l'élection présidentielle », le président du MSP a assuré que son mouvement «répondra à cette importante mesure de manière positive». Il a également indiqué que sa formation politique «sera présente en force à ce rendez-vous électoral, et ce dans la forme et avec la manière et l'exigence qui seront fixées par le Conseil national de la Choura» du parti qui se réunira après l'Aïd El-Fitr. Pour le même responsable, le MSP tend à ce que la compétition à cet important rendez-vous électoral «soit libre et intègre» et qu'il constitue «une opportunité pour la concurrence et la confrontation des programmes et des idées», ajoutant que sa formation politique peut, grâce à son expérience, «dégager une alternative politique intégrée avec les thèses politiques sur la scène et parvenir à la réalisation d'un partenariat politique», en vue de contribuer à l'édification de la patrie et à la consolidation de la sécurité et de la stabilité. Cette échéance présidentielle contribuera à «la poursuite de la transition démocratique en Algérie et à la préservation de son unité, de sa stabilité et de sa sécurité», a-t-il assuré. Dans ce sillage, le Front El Moustakbal a favorablement accueilli cette décision qui «témoigne de l'attachement constant au processus constitutionnel et du maintien des rendez-vous électoraux qui sont désormais une conviction nationale ancrée au sein des institutions de la République». «A travers cette Présidentielle anticipée, le socle démocratique national sain ne sera que consolidé davantage pour mieux avancer vers l'avenir, réfutant ainsi les faux prétextes et faisant taire les détracteurs », a ajouté le parti. Pour sa part, le Mouvement Ennahda a dit respecter la décision du président de la République, souhaitant que la prochaine élection présidentielle sera «l'étape de la consécration de la volonté populaire avec une participation massive, en vue de concrétiser l'Etat de droit, de maintenir la stabilité et d'écarter tous les obstacles entravant l'édification d'une économie forte, mais aussi pour permettre à l'Algérie de poursuivre son rôle d'acteur pivot sur les plans régional et international». Ennahda a, en outre, appelé à «assurer le climat idoine pour l'organisation de l'élection présidentielle, en commençant par la révision de la loi organique relative au régime électoral». Pour le Mouvement de l'Entente nationale, la décision portant organisation d'une élection présidentielle anticipée «dénote la volonté politique pour un retour à la situation normale et traditionnelle de l'échéance présidentielle, ainsi que le souci constant de l'Algérie de préserver la stabilité constitutionnelle et le bon fonctionnement des institutions, outre le respect de la volonté du peuple algérien libre et souverain dans l'expression de son choix dans un climat démocratique pluraliste, intègre et transparent ». Le Mouvement a affirmé sa « disposition pour mener à bien ce rendez-vous national majeur, en faveur du choix constitutionnel et institutionnel souverain », appelant à « la réalisation d'une véritable cohésion nationale ». Le Front du militantisme national s'est, pour sa part, félicité de la décision relative à la tenue d'une élection présidentielle anticipée, affirmant qu'elle « arrive à point nommé pour faire taire les voix souhaitant semer le doute ».