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32.142 martyrs et près de 75.000 blessés: Le bilan continue de s'alourdir à Ghaza

par Mohamed Mehdi

Samedi, 169e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, correspondant au 13e jour du Ramadhan, le bilan des martyrs a atteint 32.142, et 74.412 blessés, a annoncé le ministère de la Santé de l'enclave. La même source a indique que l'occupation sioniste a commis, la veille, 7 massacres, faisant 72 martyrs et 114 blessés.

La journée de samedi a débuté avec d'intenses bombardements d'artillerie sur le nord et le centre de la bande de Ghaza. Des sources palestiniennes ont indiqué que l'armée israélienne a bombardé dans la nuit de vendredi à samedi avec de l'artillerie lourde le nord-ouest de Beit Hanoun et les environs du camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Ghaza, ainsi que le nord du camp de Nuseirat, dans le centre de l'enclave.

Samedi à l'aube, un bombardement israélien sur la zone de «Mirage», au nord de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza. Une maison de deux étages a été mise à terre sur ses occupants. Le correspondant d'Al Jazeera a fait état d'un bilan provisoire de 5 martyrs, dont 4 enfants, et plusieurs blessés, ont été retrouvés sous les décombres.

Toujours au sud de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que la ville d'Al-Qarara, au nord de Khan Younes, a été soumise à des bombardements de l'artillerie israélienne, et que des l'aviation avait bombardé des immeubles de la ville des « Prisonniers », au nord-ouest du gouvernorat central.

Des martyrs et des blessés sont également signalés au nord de Khan Younes suite aux bombardements d'artillerie qui ont visé la zone d'Al-Mawasi, au nord-ouest de la ville, qui était également le théâtre d'affrontements entre la résistance palestinienne et les l'armée d'occupation. Des bombardements de l'aviation israélienne ont ciblé les environs immédiats de l'hôpital européen à Khan Younes également.

A Deir Al Balah, dans le centre de Ghaza, l'aviation sioniste a bombardé samedi matin des tentes de personnes déplacées, faisant plusieurs martyrs et des blessés. Des blessés sont également signalés suite au bombardement de la zone d'Al-Baraka à Deir Al-Balah.

Ces bombardements à Deir Al Balah ont préparé le terrain à l'avancée de véhicules blindés israéliens, des tanks et des transports de troupes, vers la zone « Al-Matahin ».

Samedi, vers 11h GMT, l'armée sioniste a de nouveau pris pour cible des personnes en attente de l'aide humanitaire au rond-point du Koweït dans la ville de Ghaza. Des correspondants ont rapporté le martyr de plusieurs personnes et d'autres blessées, dans un bombardement aérien.

Depuis le carnage du 29 février, où plus de 80 personnes ont été tuées et 200 autres blessées lorsque l'armée israélienne a ouvert le feu sur une foule attendant des camions d'aide alimentaire au rond-point du Koweït, l'entité sioniste a répété ces « massacre de la farine » avec l'assurance qu'aucun de ses alliés, les Etats-Unis en tête, ne dénoncera ces actes et ne lui réclame de cesser immédiatement ces comportements génocidaires.

A la mi-journée, des chars israéliens ont fait une incursion soudaine à l'ouest de Khan Younes, atteignant la région d'Al Mawasi et Al-Qarara. Al Jazeera rapporte que l'armée d'occupation a tiré avec des mitrailleuses et des obus d'artillerie vers la zone d'Al-Mawasi, devenue, au rythme des déplacements vers le sud des populations du nord et du centre de Ghaza, une zone de campements. La même source ne donne pas des détails sur le nombre des victimes de cette attaque, précisant toutefois, en citant des témoins, que des bulldozers militaires ont détruit un certain nombre de tentes et de bâtiments de personnes déplacées dans cette région.

Au 169e jour de l'agression sioniste, le nombre de journalistes martyrs à Ghaza s'élève à 136, a déclaré hier le bureau des médias du gouvernement sur la plateforme X. La même source a indiqué ces derniers chiffres incluaient les récents martyrs du photojournaliste Muhammad al-Rifi, du photojournaliste Abdul Rahman Saima et du journaliste Mahmoud Imad Issa.

D'intenses affrontements dans la ville de Ghaza

Des affrontements ont été signalés à Beit Lahia, dans le nord de Ghaza, tard dans la nuit de vendredi, entre la résistance palestinienne et les forces d'occupation israéliennes. Des explosions et des raids aériens ont également été entendus dans la région.

Les affrontements se sont poursuivis dans la journée de samedi dans plusieurs régions de Ghaza. Un correspondant d'Al Jazeera a signalé que ces affrontements ont commencé samedi à l'aube près de la clinique Al-Rimal, dans la rue Al-Wahda, dans le centre de la ville de Ghaza.

Des sources palestiniennes, citées par Al Jazeera, ont également rapporté de nouveaux affrontements entre la résistance et l'occupation à proximité du complexe médical d'Al-Shifa, à l'ouest de la ville de Ghaza, une zone soumise depuis six jours à des tirs d'artillerie et des bombardements.

Les Brigades Al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, ont déclaré que leurs combattants ont pu démanteler une maison piégée par l'armée israélienne à proximité de l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Ghaza. Les Brigades Al-Qods ont ajouté, dans une déclaration sur la plateforme X, qu'ils vont réutiliser les engins explosifs démantelés contre les soldats et les véhicules blindés israéliens.

Toujours dans les environs du complexe Al-Shifa, les Bridages Ezzeddine Al-Qassam, la branche armée du Mouvement islamique Hamas, ont annoncé, hier sur la plateforme Telegram, avoir ciblé un engin militaire sioniste avec un obus « Yassine 105 », et ont bombardé avec des obus de mortier Hawn des regroupements de soldats israéliens.

Al Qassam a également annoncé que leurs combattants ont ciblé, avec une « roquette TBG », un « groupe de soldats de l'occupation retranchés dans un bâtiment proche de l'hôpital Al-Shifa, faisant parmi eux des « morts et des blessés ».

Le massacre se poursuit à l'hôpital Al-Shifa

Pour le 6e jour consécutif, l'armée israélienne continue d'assiéger le complexe médical Al-Shifa, et de bombarder ses environs immédiats.

L'armée d'occupation a procédé à des dizaines d'exécutions et davantage d'arrestations parmi les personnes déplacées et le personnel médical.

Le ministère de la Santé a annoncé le martyr de 5 blessés palestiniens qui étaient bloqués à l'hôpital Al-Shifa en raison du siège imposé par les Israéliens. Le ministère a indiqué que les défunts étaient restés « pendant six jours sans eau, sans nourriture et sans services de santé ».

Le ministère de la santé a également appelé les Nations unies et la communauté internationale à intervenir pour sauver le personnel médical et les patients encore présents dans le complexe médical.

« Nous tenons l'administration américaine et la communauté internationale pleinement responsables du crime organisé contre le complexe médical Al-Shifa. L'armée israélienne menace de bombarder et de détruire les bâtiments de l'hôpital au-dessus des équipes médicales et des personnes qui s'y trouvent. Nous appelons les pays du monde entier à condamner ce crime de génocide commis par l'occupation avec toute la brutalité, à sortir du silence et à jouer un rôle concret pour mettre fin à la guerre et aux massacres en cours », a ajouté la même source.

Plus tôt dans la journée d'hier, le directeur général du bureau des médias du gouvernement à Ghaza, Ismail Al-Thawabta, a déclaré à Al Jazeera que l'occupation a tué plus de 100 personnes à l'intérieur du complexe médical d'Al-Shifa. Ajoutant que l'occupation « a exécuté du personnel médical à l'intérieur de l'hôpital » et qu'elle empêche « le traitement des patients présents dans le complexe ».

Guterres à Rafah, côté égyptien

Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, est arrivé samedi dans la ville égyptienne d'Al-Arish, adjacente à la bande de Ghaza, où il a inspecté l'état des blessés palestiniens à l'hôpital de la ville.

Le porte-parole adjoint de Guterres, Farhan Haq, a déclaré lors d'une précédente conférence de presse que le secrétaire général de l'ONU rencontrerait des travailleurs humanitaires de l'ONU du côté égyptien de la frontière de Rafah.

Le secrétaire général des Nations Unies a également visité le côté égyptien du terminal de Rafah. « Nous sommes au terminal de Rafah pour souligner les difficultés rencontrées par les Palestiniens dans la bande de Ghaza », a-t-il déclaré.

« Il est temps d'instaurer un cessez-le-feu humanitaire dans la bande de Ghaza. Il y a de longues files de camions qui attendent à Rafah et de l'autre côté des gens qui souffrent de la faim. Je représente la majorité des voix de la communauté internationale exigeant un cessez-le-feu et l'entrée de l'aide à Ghaza ».

Le jour de la visite de Guterres à Rafah, côté égyptien, Israël a empêché un convoi d'aide alimentaire d'atteindre le nord de Ghaza. « Aujourd'hui, Israël a empêché un convoi d'aide alimentaire d'arriver dans le nord de Ghaza », a déclaré Philippe Lazzarini, commissaire général de l'UNRWA.

« La dernière fois que nous avons pu envoyer de l'aide alimentaire au nord de Ghaza, c'était il y a environ deux mois », a-t-il ajouté.

Dans la même journée, Guterres s'est rendu en Jordanie, où il a visité les installations de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). Il devait également prendre un iftar du Ramadhan avec des réfugiés palestiniens et des employés des Nations Unies dans la capitale, Amman.