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Tlemcen: Le poulet reste aussi haut

par Khaled Boumediene

Ce début de ramadhan se passe plutôt bien à Tlemcen. On ne voit plus ces bousculades pour le sachet de lait de 25 dinars et la flambée du prix de l'oignon observée durant le Ramadhan 2023 n'est plus qu'un mauvais souvenir pour les ménages. Il faut dire que les mesures prises par les autorités à l'approche de ce mois sacré, pour encadrer les activités commerciales, réguler les prix des produits alimentaires ainsi que le plafonnement des prix et la lutte contre la spéculation ont porté leurs fruits. Aucune tension n'a été enregistrée sur les produits essentiels.

Malgré l'abondance des produits, la flambée des prix des volailles affecte le porte-monnaie des ménages qui redoublent de vigilance. Pour certains consommateurs, l'envolée des prix des volailles est un vrai fardeau pour le citoyen, comme l'a constaté Lahcène, un retraité de Naftal, venu faire ses courses au marché couvert. « Déjà, les viandes rouges sont très chères et maintenant c'est au tour des volailles qui sont devenues elles aussi onéreuses et le citoyen lamda est incapable de subvenir à tous ses besoins et d'acheter ce dont il a besoin pendant le mois de jeûne. Certes, des citoyens affluent pour acheter viande, poisson, fruits, légumes et épices. Mais beaucoup d'entre-eux se contentent de la ‘chorba du ftour' et d'un gratin de pomme de terre pour leur menu de rupture du jeûne, car la viande ovine se négocie entre 2.400 et 2.800 dinars le kilo, alors que le poulet bat toujours des records avec une moyenne de 520 dinars le kilo ». Pour Abdelaziz, retraité de l'éducation, les premiers jours sont toujours plus difficiles. « J'ai sillonné le premier jour du Ramadhan les allées du marché couvert avec mon voisin, mais je n'ai pu malheureusement acheter qu'un demi-kilo de volailles et quelques variantes de légumes et de crudités. Avant, je me permettais d'acheter un poulet entier avec de la viande hachée pour le ‘bourek'. Mais, la viande ovine est hors de portée des petites bourses. Il n'y a pas de bon Ramadhan sans un petit morceau de viande ovine, comme on dit, mais que voulez-vous qu'on y fasse, le mois de jeûne n'est pas fait pour la bouffe, et on sent quand même que le Ramadhan est devenu un mois particulièrement compliqué pour les ménages. Et même cette envie de consommer s'est atténué, en raison de l'envolée des prix de certains produits alimentaires. On ne voit plus ces bousculades de Ramadhan au marché couvert ! ».

Sur un autre plan, en matière de sécurité, on note un quadrillage total du centre-ville jusqu'aux quartiers périphériques les plus reculés. D'autre part, les forces de l'ordre surveillent jusqu'à une heure tardive de la nuit tous les alentours des mosquées et aucun véhicule n'est autorisé à stationner, ce qui a facilité la tâche aux nombreux piétons et fidèles, qui se sentent en sécurité en compagnie de leurs enfants au moment des entrées et sorties de ces lieux de culte durant de mois du jeûne.

Enfin, certains s'interrogent sur la fermeture aux citoyens de la ruelle piétonnière des « Sept arcades » jouxtant la grande mosquée et le mausolée du saint patron Sidi Ahmed Belhacène El Ghoumari à proximité de la placette du 1er novembre du centre-ville de Tlemcen.