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Misserghine: Une dizaine d'habitations désaffectées démolies

par D. B.

En application des dernières directives du wali d'Oran, les services de la commune de Misserghine ont entamé les opérations de démolition des habitations désaffectées. A ce titre, et selon les services de la wilaya, une dizaine de bâtisses dont les familles ont été relogées dernièrement ont été démolies par les services de la commune au niveau de Haï Rabah et Haï El Wiam. L'éradication de ces habitations s'inscrit dans le cadre des dispositions prises par la wilaya pour éviter tout squat des bâtisses désaffectées. En effet et selon un bilan établi, il y a quelques mois, plus de 1.000 familles squattent des immeubles désaffectés. Il s'agit surtout des habitations dont les anciens occupants ont été relogés dans le cadre de la lutte contre l'habitat pécaïre. Selon le même bilan, la prise en charge de ces familles nécessite un important programme de logements, sachant que la wilaya d'Oran est déjà confrontée à la prise en charge des milliers de familles des bidonvilles et des immeubles menaçant ruine.

Selon des sources proches des services techniques de l'APC, ces familles en attente d'un relogement entravent les opérations de démolition de plusieurs immeubles programmés pour être rasés. Nos interlocuteurs indiquent qu'une centaine d'immeubles ont été programmés pour la démolition à travers les secteurs urbains mais qu'il faudrait d'abord prendre en charge les familles qui les occupent. Selon un dernier décompte des services de la wilaya, pas moins de 116 immeubles désaffectés et non démolis ont été squattés par des mal-logés à travers plusieurs quartiers de la ville d'Oran. Les mêmes services ont, en outre, rappelé le relogement durant ces dernières années de plus de 20.000 familles qui résidaient dans près de 800 anciennes bâtisses réparties à travers le territoire de la commune d'Oran.

Il faut signaler que le nombre d'immeubles désaffectés démolis ne dépasse pas les 150, ce qui ouvre la voie aux familles en quête d'un relogement pour réoccuper ces bâtisses au péril de leur vie. Il y a quelques années, au lendemain du tragique effondrement d'une bâtisse qui a coûté la vie à 2 personnes dans le quartier de Jules Ferry, des habitants de plusieurs quartiers ont lancé un appel aux responsables concernés pour la démolition des immeubles désaffectés qui menacent de s'effondrer à tout moment. Selon des habitants du quartier de Sidi El Houari, un premier appel avait été lancé aux autorités compétentes pour intervenir avant qu'une catastrophe ne survienne. Selon nos interlocuteurs, certains immeubles ont même été squattés par des familles au péril de leur vie.

Les habitants du quartier affirment que plus d'une dizaine d'immeubles évacués de leurs occupants, depuis plus d'une année, n'ont toujours pas été démolis. Ces bâtisses situées sur les grandes artères du quartier font l'objet d'effondrements partiels et menacent de s'effondrer à tout moment. Pour éviter la réoccupation des immeubles évacués par d'autres familles, les services de la wilaya ont muré et détruit partiellement certaines habitations, dans la perspective d'une proche démolition. Mais ce type de procédé n'est, malheureusement, pas suffisant, car à défaut qu'ils soient de nouveau investis par des indus occupants, les immeubles menaçant ruine évacués sont en état d'abandon et certains tiennent miraculeusement debout.