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Sommet des pays exportateurs de gaz: La Déclaration d'Alger focalise les attentes

par A. Z.

Le 7e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui se tient en Algérie du 29 février au 2 mars, focalise les attentions à cause d'un contexte géopolitique inédit, notamment les attentes à propos de son issue et ses répercussions sur le marché mondial du gaz.

Ces attentes ne sont guère fortuites dans un environnement mondial qui prévoit une augmentation de 34% de la demande mondiale de gaz naturel, alors que sa contribution au mix énergétique mondial devrait passer de 23% actuellement à 26% d'ici à 2050, indique le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), dans son rapport annuel «Global Gas Outlook 2050», présenté en marge des travaux du 7e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum. Ainsi, ce rapport phare annuel mondialement reconnu a mis en lumière dans cette nouvelle édition l'évolution des tendances du marché de l'énergie et a fourni des prévisions et des analyses essentielles à long terme pour orienter les décisions politiques et d'investissement. Il présente également une vision convaincante de la demande de gaz naturel et de l'expansion du commerce, alignée sur les efforts mondiaux visant à parvenir au développement durable et à relever les défis du changement climatique. Dans ce contexte, le GECF a noté que «le gaz naturel, en tant que partenaire stratégique des sources d'énergie renouvelables, est sur le point de jouer un rôle central dans la promotion de transitions énergétiques justes, ordonnées et équitables».

Concernant la tenue de ce 7e Sommet du GECF, prévu ce samedi au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Mohamed Arkab, a assuré, hier, que l'Algérie, conformément aux orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne ménagera aucun effort pour assurer sa réussite. Mettant en avant le rôle de chef de file de l'Algérie à l'échelle mondiale dans le domaine énergétique, notamment dans le secteur gazier, le ministre a précisé dans ce sillage que le gouvernement «a tout mis en œuvre, conformément aux orientations du président de la République pour assurer la réussite du sommet et permettre aux dirigeants des pays membres de discuter des principales questions liées à la coopération dans le domaine du développement et de renforcer le rôle du gaz naturel dans la réalisation de la prospérité dans nos pays et de la sécurité énergétique dans le monde».

La version finale de la Déclaration d'Alger sera «très importante»

Faisant observer dans ce sillage que l'Algérie est «l'une des destinations les plus attrayantes pour les investisseurs au regard de son potentiel en énergies fossiles et en énergies nouvelles et renouvelables, mais aussi grâce à son cadre réglementaire et fiscal incitatif et flexible en faveur de la promotion de l'investissement et du partenariat», M. Arkab a souligné dans ce cadre que l'Algérie, en tant que membre fondateur du GECF et pays leader dans l'industrie du gaz naturel, «a toujours beaucoup investi dans les domaines de l'exploration, du développement, du traitement, du transport et de la commercialisation du gaz naturel». Notant que l'investissement dans les ressources du gaz naturel nécessitait d'importants capitaux, le ministre a relevé la nécessité «d'un dialogue continu et sérieux entre producteurs et consommateurs pour construire une vision prospective commune qui reconnaît le rôle croissant du gaz naturel dans le mix énergétique mondial, en tant que source durable et compétitive à même de garantir la sécurité énergétique». Mettant en avant le rôle «décisif» de la technologie pour l'avenir du gaz naturel, M. Arkab a affirmé que «l'Algérie est honorée d'abriter le siège de l'Institut de recherche sur le gaz (GRI), qui a été inauguré jeudi», et qui devrait jouer un rôle primordial dans ce cadre. Notons que les travaux de la réunion ministérielle extraordinaire du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), réunissant les ministres de l'Energie des pays membres et pays observateurs, ont débuté vendredi à Alger (CIC), dans le cadre du 7e Sommet du Forum, pour discuter de la version finale de la Déclaration d'Alger, qui sera «très importante», selon une déclaration, hier, du ministre russe de l'Energie, Nikolay Shulginov. «Nous nous sommes employés à enrichir la Déclaration d'Alger qui sera très importante pour la coordination concernant l'infrastructure gazière et les moyens de la protéger des incidents, le développement de la politique du GECF et l'éventuelle adhésion de nouveaux pays à cette organisation énergétique», a déclaré M. Shulginov à son arrivée à l'aéroport international d'Alger Houari-Boumediene pour prendre part à la Réunion ministérielle extraordinaire préparatoire du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du GECF.

Le GECF, qui pèse 70% des réserves mondiales prouvées de gaz, plus de 40% de la production commercialisée, 47% des exportations par gazoduc et plus de la moitié des exportations de GNL dans le monde, compte 12 membres permanents (Algérie, Bolivie, Égypte, Guinée équatoriale, Iran, Libye, Nigeria, Qatar, Russie, Trinité-et-Tobago, Émirats arabes unis, Venezuela) et 7 membres observateurs (Angola, Azerbaïdjan, Irak, Malaisie, Mauritanie, Mozambique, Pérou). Et ses rangs sont appelés à s'élargir. Le Secrétaire général (SG) du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), Mohamed Hamel, a annoncé, hier, que le Sénégal avait présenté une demande officielle d'adhésion au Forum. Dans son allocution à l'occasion de la réunion ministérielle extraordinaire du GECF, présidée par le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, M. Hamel a «souhaité la bienvenue au ministre mauritanien du Pétrole, de l'Energie et des Mines, Nany Ould Chrougha, le plus récent pays membre du Forum, ainsi qu'au ministre sénégalais du Pétrole et des Énergies, Antoine Félix Abdoulaye Diome, dont le pays a formulé une demande officielle pour adhérer au Forum».