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Le dossier libyen sur la table de l'ONU

par Abdelkrim Zerzouri

Le Conseil de sécurité de l'ONU a sommé, mardi 27 février, les parties libyennes afin de se mettre d'accord autour du principe de « l'organisation des élections dans les plus brefs délais ». Malgré les tensions géopolitiques et les conflits armés qui préoccupent la communauté internationale, le dossier libyen reste parmi les priorités du Conseil de sécurité, qui a, dans ce sens, réitéré un « ferme engagement » en faveur d'un « processus politique inclusif » en Libye qui permettrait la tenue «d'élections présidentielles et législatives nationales libres, équitables, transparentes et inclusives dès que possible», selon les termes du communiqué du Conseil de sécurité. Tout en recommandant un engagement des parties libyennes dans ce processus électoral avec le représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye et Chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, le Conseil de sécurité a précisé que cela doit se faire «sans conditions préalables» afin d'aboutir « aux compromis nécessaires pour amener le pays vers les élections dans un environnement sûr ».

Non sans appuyer « les efforts du Conseil présidentiel pour initier le processus de réconciliation nationale, avec le soutien de l'Union africaine » à travers une conférence qui devrait se dérouler le 28 avril à Syrte, et relancer son « appel au retrait immédiat de toutes les forces étrangères, combattants étrangers et mercenaires ». Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l'ONU a usé de la menace « d'imposer des sanctions à des personnes ou à des entités qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité de la Libye, ou qui entravent ou compromettent le bon déroulement de la transition politique, notamment en faisant obstruction aux élections ». Rappelons qu'en octobre 2023, le Conseil de sécurité a décidé « de proroger jusqu'au 1er février 2025 les sanctions imposées dans ce pays, notamment l'embargo sur les armes et les mesures concernant les exportations illicites de pétrole.

En adoptant à l'unanimité de ses 15 membres, la résolution 2701 (2023), présentée par le Royaume-Uni, le Conseil a également prorogé jusqu'au 15 février 2025 le mandat du Groupe d'experts chargé de surveiller la mise en œuvre de ce régime de sanctions. La MANUL a identifié, de son côté, quatre obstacles saillants à surmonter afin de stabiliser la situation en Libye, à savoir : « prévoir un second tour obligatoire pour les élections présidentielles, même si le vainqueur du premier tour a obtenu 50 pour cent plus une des voix, une disposition liant les élections présidentielles et parlementaires, ce qui conditionne les futures élections à l'Assemblée nationale au succès des élections présidentielles, ainsi que la question d'un gouvernement d'unité pour conduire le pays aux élections et clore le chapitre des gouvernements intérimaires et la nécessité de la pleine inclusion des Libyens, y compris des femmes et de toutes les composantes culturelles. Mais on sait pertinemment que le plus grand obstacle sur ce chemin reste lié aux divisions entre les parties libyennes autour de la formation d'un gouvernement d'unité apte à conduire le pays à ces élections.