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Dr Lyes Akhamokh: La pandémie n'est pas encore surmontée

par R. N.

Pour le Dr Lyes Akhamokh, membre du Comité scientifique de surveillance et de suivi de la pandémie de Coronavirus, invité jeudi, sur Radio Constantine, «le virus circule par vagues saisonnières» et «la pandémie n'est pas encore (totalement) surmontée».

«Depuis plusieurs semaines nous assistons à une situation stable d'un point de vue épidémiologique. On enregistre des chiffres que l'on n'a pas vu depuis le début de l'épidémie, que ce soit en nombre de nouveaux cas de contamination ou en nombre de décès dus au Covid-19. L'Algérie est arrivée à une situation qu'on n'a pas vue dans d'autres pays», a déclaré l'intervenant.

Mais, ajoute-t-il, «même si nous en avons fini avec la pandémie, nous n'en avons pas encore fini avec le virus». Selon lui, le Covid-19 a de «nouvelles mutations résultant de la convergence de deux anciennes souches», ce qui explique que des pays enregistrent une «recrudescence des contaminations, notamment en Chine, en Afrique du Sud, et d'autres pays africains».

Pour Dr Akhamokh, le virus «circule par vagues saisonnières et nous n'avons pas encore surmonté la pandémie», car un «nouveau mutant est susceptible d'apparaître, notamment dans les pays qui enregistrent un faible taux de vaccination».

Il explique que le rôle du Comité scientifique, c'est aussi d'enquêter «sur ce qui se passe dans les pays du monde, notamment ceux avec lesquels nous entretenons des relations, puis nous émettons des décisions immédiates en fonction de la situation épidémiologique». «Si un nouveau mutant avec de nouvelles caractéristiques apparaît, bien sûr, il y aura un contrôle exceptionnel», rassure l'intervenant.

Pour lui, il est nécessaire d'entrer «dans l'étape de la coexistence avec le virus et il faut recourir à la vaccination qui a prouvé son efficacité». «Les opérations de vaccination doivent être intensifiées, en particulier parmi les groupes à risques, notamment ceux atteints de maladies chroniques», dit-il à ce propos. Interrogé sur les mesures prises concernant les gens partis pour la ?Omra', l'intervenant fait état d'un «protocole sanitaire» mis en place pour «recevoir les pèlerins afin d'éviter la transmission de toute éventuelle infection».

«Les pèlerins de la ?Omra' subiront un examen médical à leur arrivée en Algérie, et dans le cas d'une contamination, la personne sera immédiatement isolée, pour atténuer la propagation», dit-il, ajoutant que ce sera la «même procédure qui sera appliquée lors de la saison du Hadj». Il estime qu'il y a «des signes d'avancée dans cette crise sanitaire», mais que le virus «continuera de circuler pendant des mois, voire des années».

Interrogé sur la prise en charge hospitalière, l'intervenant dira que la pandémie de Coronavirus «a perturbé le travail de nombreux services hospitaliers». «Nous devons toujours être prêts à prendre en charge les cas urgents. Il y a une restructuration, que ce soit du côté humain ou des dispositifs médicaux. Il doit y avoir une réorganisation du volet urgence en Algérie car c'est la façade des établissements hospitaliers», précise-t-il.