Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Tlemcen: Ce qui empêche le développement des startups

par Khaled Boumediene

A l'ère de la mondialisation et du progrès technique, les startups sont considérées comme l'outil le plus important du développement économique dans les sociétés modernes. Cependant, malgré son rôle vital, ce secteur est peu développé en Algérie. Les conditions environnementales sont sans doute la principale cause. L'Algérie fait partie des pays les moins compétitifs au monde en occupant la 157ème place sur 190 pays, selon le rapport annuel Doing business de la Banque mondiale (2020). Que se passe-t-il ? Mme A. Merabet, maitre de conférences à l'Université « Abou Bakr Belkaid » de Tlemcen, a estimé lors d'une brève entrevue, que « l'environnement des affaires est l'un des principaux facteurs influençant la décision de créer une entreprise ou la croissance d'une entreprise. Néanmoins, s'il favorise la création et la croissance il en est aussi considéré comme la principale barrière. Il affecte la performance et la croissance de l'entreprise indépendamment de son orientation stratégique ou ses ressources et la survie d'une entreprise dépend des conditions présentes dans son environnement externe. Certes, le gouvernement a dernièrement accordé une attention particulière au développement des startup, en améliorant les aspects économiques, juridiques et sociaux-culturels, la simplification de la réglementation, la mise en place des structures d'accompagnement tels que la création de centres d'entrepreneuriat dans les universités et récemment la création d'un ministère des startups, etc. Il convient de noter que de tels efforts ne sont pas suffisants pour préparer un environnement propice à la création des startups car il est nécessaire d'identifier et d'éliminer les obstacles dans le pays dans une perspective stratégique». Parmi les principaux obstacles qui peuvent expliquer le faible taux des startups en Algérie et l'échec d'un certain nombre d'entre elles, Mme Merabet a cité l'éducation, l'accès au financement, les obstacles institutionnels, juridiques et réglementaires, la corruption, la politique fiscale, la difficulté d'accès au foncier, la culture, la concurrence déloyale du secteur informel, la qualité des infrastructures, le chevauchement des mécanismes et des dispositifs, la faiblesse des services de soutien ou d'accompagnement aux projets (ex : services marketing, juridique, financier, fiscal, etc.) ainsi que les actions de formation (de courte durée), de coaching, d'appui, etc. «La survie et la prospérité des startup algériennes par le recours aux processus et méthodes actuels n'est pas suffisant. Plusieurs acteurs doivent intervenir pour élaborer de nouvelles voies et méthodes afin de faire face aux problèmes et menaces, tels que les entreprises, institutions et état qui doivent coopérer et s'engager dans l'innovation», a précisé la cheffe d'équipe Marketing et Communication au Laboratoire MECAS, qui a affirmé que «les initiatives gouvernementales devraient à l'avenir mettre l'accent sur la qualité de l'enseignement dans tous les cycles en fournissant un programme académique de haute qualité adapté aux normes internationales et en développant une recherche scientifique de haute qualité avec impacts socio-économiques, l'intégration et la présence des universités et des laboratoires de recherches de premier plan ouverts à leur écosystème et liés au tissu entrepreneurial. Car, une université ouverte à l'extérieur favorise le débat intellectuel, la curiosité et la découverte, et participe activement à des questions d'importance nationale et internationale pour les collectivités, l'industrie, les entreprises et les professions libérales. Il s'agit aussi de faciliter l'accès au financement externe et améliorer les relations banques-entreprises, assurer un système économique et légal stable qui permet de garantir aux entreprises la croissance et l'équité ainsi que la mise en place de nouvelles lois commerciales et contractuelles, sur les droits de propriété, la faillite et les garanties, la réglementation immobilière, le droit du travail, simplifier les procédures administratives et réduire les coûts de démarrage, donner l'importance à la qualité des services fournis tout en assurant une information claire destinée aux usagers, créer des institutions dirigées par des experts dont l'objectif est d'accompagner les entrepreneurs dans tout le processus de création des entreprise (pépinière, incubateurs agence de conseil) qui fournissent des conseils en matière juridique, recrutement des compétences, acquisition ou location de bâtiments et d'équipements, améliorer la qualité des formations dispensées au sein des structures entrepreneuriales dans les universités. Il doit être mis l'accent également sur la création de parc scientifique et industriel qui peut être stimulateur, en permettant grâce à des services logistiques, techniques, administratifs et/ou managériaux, d'opérer un transfert de technologie et d'accélérer le développement de réseaux, la promotion d'une culture entrepreneuriale chez les Algériens, la résolution du problème d'accès au foncier industriel, le développement de bases de données sur les marchés, métiers et activités, le renforcement des relations entre les associations d'entrepreneurs et les dispositifs publics et des consultants afin de fournir des services de qualité dans le marché et la fourniture des infrastructures routières, des moyens de transport et des réseaux de communication développés».