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Du pain sur la planche

par Abdelkrim Zerzouri

Que retient-on du débat récurrent autour des cantines scolaires initié, jeudi dernier, par les députés autour d'un exposé sur le sujet présenté par le ministre de l'Intérieur ? Le dossier, lourd de ses quelque (9) neuf millions d'élèves, soit plus de 20% de la population globale, a toute son importance «en tant qu'action sociale complémentaire à l'acte éducatif et pédagogique», comme le stipule le décret exécutif qui fixe les dispositions applicables aux cantines d'établissements scolaires primaires. Les membres de la commission des finances et du budget de l'APN ont, dans ce contexte, souligné l'impératif d'une révision de la gestion des cantines scolaires et l'accès des élèves à un repas chaud d'une haute valeur nutritive.

Mais, comment y arriver avec un menu dédié à 45 dinars ou même à 90 dinars comme le prévoit le ministre de l'Intérieur, qui a affirmé à l'occasion que son secteur œuvrait en coordination avec le ministère des Finances pour augmenter à cette hauteur la valeur du repas scolaire ?

Pour mettre en application les instructions du président de la République relatives à l'impératif de fournir un repas de haute valeur nutritive, notamment dans les zones d'ombre, il est exigé de passer par une étude scientifique sur la qualité nutritionnelle de la restauration scolaire afin d'établir sa valeur réelle sur un plan financier et en matière d'apport en calories et en vitamines. Les députés ont également appuyé la révision de la gestion des cantines scolaires, qui incombe aux communes depuis 2018 (auparavant, les cantines scolaires étaient gérées par les directions de l'éducation). Un passage de main qui ne s'est pas effectué sans dégâts sur la qualité du repas scolaire, voire sa disparition pure et simple à travers plusieurs localités. La révision du décret exécutif fixant les dispositions applicables aux cantines d'établissements scolaires primaires peut s'avérer indispensable après une expérience de trois années, pour redresser les dysfonctionnements constatés et améliorer le rendement de ce service, mais le plus important c'est de renforcer l'encadrement professionnel des cantines et de revoir cette valeur dérisoire du repas scolaire qui ne peut que proposer des plats très inconsistants pour les élèves.

Cela reste parfaitement accessible, et dans l'immédiat, avec les solutions proposées par le décret exécutif en vigueur, qui stipule à travers l'un de ses articles qu' «en cas d'insuffisance des ressources nécessaires à la couverture des dépenses liées à la rémunération des agents, la commune reçoit de l'Etat des subventions et des dotations de fonctionnement. La commune et/ou la wilaya peuvent, selon leurs capacités financières, contribuer à l'équipement et au rééquipement des cantines ou à participer à l'amélioration des repas, au même titre que les parents d'élèves et les associations». Les prochaines Assemblées locales auront du pain sur la planche avec ce dossier de la cantine scolaire.