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La fondation «Maître Boukli Omar» toujours fermée

par Correspondance Particulière: El Hassar Bénali

L'élan de solidarité provoqué par les derniers incendies ayant éprouvé différentes régions du pays fut symbolique d'un sentiment national traduisant l'unité du pays dans toutes ses composantes. Cette conscience nationale dément plus d'un s'agissant de l'unité du pays face à son destin. C'est dans l'esprit même de cette conscience inséparable d'unité et de solidarité que s'inscrivent certains actes particuliers parmi lesquels les ?'habous'' ou legs de foi et de générosité que les mécènes et les hommes de cœur mettent au service de l'idéal pieux d'entraide ou de solidarité. A Tlemcen, Le habous fondé par ?'Maître Boukli Hacène Omar?' en est un bel exemple. Cet établissement ?'ad mortem'' du nom de cet homme de cœur animé par des sentiments nobles et qui a légué ses biens aux fins de les mettre aux profit des activités d'intérêt national valorisant les domaines de la science, la culture et les arts. Voilà que, malheureusement, cette fondation attend toujours de voir le jour tant d'années après même la disparition de son légataire honorable citoyen et grand mécène, militant nationaliste, fondateur du croissant rouge algérien, en exil pendant la révolution pour l'indépendance, en 1956, à Tanger .

Cette fondation ?'ad mortem'' composée d'une villa de maître englobée avec ses jardins à mi chemin entre le site historique d'el-Eubbad avec ses quelques vestiges épargnés par le temps et du village où est enterré le saint mystique Sidi Abou Madyan Choaib (1126-1197) est dotée d'un bain traditionnel pour couvrir les charges incombant à son fonctionnement. Préoccupée par sa fermeture, la société civile n'a rien pu pour déterminer, à ce jour, son ouverture. Par vigilance, les autorités de la wilaya auraient pu éviter la dilapidation de sa riche bibliothèque de manuscrits et de son musée d'art. Placée depuis 2011 sous sa main de la direction des affaires religieuses, sa fermeture perpétue une situation qui continue à soulever des interrogations. Les établissements dits ?'habous'' n'ont-ils pas été et de tout temps régis directement et d'une manière autonome par la société civile et, cela, sous le contrôle de l'Etat ?

Les biens ?'waqfs'' expression de traditions profondes d'humanisme du peuple algérien ne doivent-ils pas obliger strictement le respect quand on sait que d'autres restent dissimulés de crainte pour leur sort à l'image des ?'habous'' de l'œuvre de l'avocat et nationaliste entre autres actes de bonté sur lesquels la religion fait observer de strictes obligations de respect.