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Arrêtés à Tébessa: Les frères Karaoui devant le pôle pénal de Constantine

par Abdelkrim Zerzouri

Arrêtés le 29 août dernier à Tébessa, pour franchissement illégal des frontières algériennes, le président du parti tunisien Qalb Tounes ex-candidat à la dernière présidentielle tunisienne, Nabil Karaoui et son frère Ghazi Karaoui, député gelé, se retrouvent devant le pôle judiciaire de Constantine, devant lequel ils devaient comparaître hier (samedi 4 septembre), selon des sources médiatiques.

On s'attendait au début de ces arrestations à ce que les concernés soient extradés vers la Tunisie, où ils sont poursuivis, du moins le président du parti Qalb Tounes, Nabil Karaoui, pour une affaire de blanchiment d'argent, dans laquelle il a été blanchi le 15 juin dernier, suite à des falsifications de documents soumis à l'expertise, selon des accusations du juge d'instruction près le tribunal de première instance de Tunis, qui a ainsi relancé l'affaire, en sus d'autres qui portent sur des soupçons de corruption et d'évasion fiscale, mais ils se retrouvent devant le pôle pénal spécialisé de Constantine sous le coup des griefs de blanchiment d'argent et fraude fiscale. Après la clôture des investigations préliminaires menées par les éléments de la brigade criminelle de Tébessa, les deux mis en cause, ainsi que quatre autres personnes, dont une femme, accusées d'avoir aidé les frères Karaoui à entrer illégalement sur le territoire algérien, ont été présentés devant le pôle pénal spécialisé de Constantine.

Certaines sources disent que ce transfert vers le pôle spécialisé de Constantine est passé par une procédure de renonciation judiciaire, ou abandon d'un droit, qui laisserait croire que les mis en cause auraient préféré passer par des poursuites judiciaires en Algérie plutôt que d'être extradés vers la Tunisie. La justice tunisienne a de son côté émis un mandat de dépôt contre un contrebandier, présumé coupable d'avoir aidé les mis en cause à quitter le territoire tunisien, alors qu'un autre individu, trafiquant de drogue, mêlé dans la même affaire, fait l'objet d'un avis de recherche. En tout cas, l'affaire fait grand bruit tant en Algérie qu'en Tunisie. Sans pour autant livrer tous ses secrets, pour le moment. Et, le procès en question devrait prendre du temps avant d'aboutir au verdict, au regard des lourdes accusations qui requièrent l'intervention de spécialistes en matière financière. Cela répond-il au souci des accusés qui chercheraient à éviter une extradition vers la Tunisie par ces temps marqués par des opérations «mains propres». A l'heure où nous mettons sous presse, rien n'a filtré du pôle pénal spécialisé de Constantine.