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Les producteurs de viandes blanches tirent la sonnette d'alarme

par Farid Haddouche

Les producteurs de viandes blanches de toutes les wilayas du pays ont tiré la sonnette d'alarme en raison des mauvaises répercussions de l'effondrement à long terme des prix sur les marchés nationaux, qui ont causé de lourdes pertes aux éleveurs et aux agriculteurs en premier lieu. Ce qui a poussé les producteurs des wilayas du Centre à se réunir à la chambre d'agriculture de la wilaya de Bouira pour débattre de cette crise. Selon El Hadi Tabhirt, secrétaire général du conseil national de l'interprofessionnel de l'aviculture, présent à la réunion, «il y a nécessité d'organiser en urgence la filière, tout en prenant des mesures pour préserver l'activité importante, tel que l'arrêt de l'importation de la poule mère.

Car l'excédent de production est causé par l'importation de poules mères ou de parentes, à raison de 8 millions, tandis que le besoin national ne saurait dépasser 5 millions de poules mères» a-t-il expliqué. Il citera également l'exigence de chambres froides adéquates et la réduction des coûts des aliments.

Cette réunion d'organisation, qui a regroupé un certain nombre d'agriculteurs et de producteurs de la wilaya de Bouira et d'autres wilayas du centre du pays, en présence du président national des producteurs des viandes blanches, Cherif Boukhars, a permis d'identifier les failles qui subsistent dans cette filière. Un producteur dira que «la question de la baisse des prix sera endossée par les petits producteurs surtout», et que «l'initiative de l'État d'acheter le produit des éleveurs à des prix légèrement supérieurs par rapport au marché, n'atteint pas l'objectif escompté vu sa capacité limitée à absorber le surplus, en particulier avec ses obligations contractuelles avec d'autres partenaires.» La cause du problème est attribué à l'importation incontrôlée de poulet mères. Alors que le marché national a besoin de juste 5 millions d'unités, il est saturé par plus de 8 millions d'unités, dont la plupart sont importées, selon les représentants de la filière avicole. On note aussi l'absence de chambres froides avec des définitions conformes et de grandes performances qui pourraient absorber les excédents.

Les producteurs ont souligné l'importance de réorganiser la filière et sa nécessaire concentration sur l'élément qualité et santé du produit, à des prix admissibles par le consommateur. Ces opérateurs ont ajouté que «la priorité à l'heure actuelle est de trouver des solutions rapides au surplus de production avec des prix plafonnées, et de passer à d'autres étapes que nous jugerons importantes.» Vu que pour ces opérateurs «il est question d'assurer la survie et l'organisation de la filière des viandes blanches, il s'agit principalement de déterminer la quantité de poules maternelles sur le marché en proportion avec les besoins de ces dernières, tout en privilégiant la production locale sur l'importation» et en fournissant des chambres froides adéquates et performantes en termes d'espace et de qualité. En somme, la filière a besoin d'une solide réorganisation.