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El-Tarf: Un projet aquacole bloqué et des explications

par A. Ouélaa

Fateh, président de l'association des anguilles ainsi que des étudiants, des marins pêcheurs et partenaires du projet aquacole d'El-Kala attendaient lundi avec impatience le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya d'El Tarf pour tirer au clair les raisons du blocage du projet aquacole qui aurait dû voir le jour il y a de cela 4 mois.

Un refus prétextant les désagréments que pourrait générer ce projet comme la pollution. Un projet générateur de 70 emplois, qui produira annuellement 1000 tonnes de dorade, de loup de mer et de matsa goune ou crevette royale.

Une aubaine pour toutes les bourses ! diront nos interlocuteurs. Le kg de poisson sera entre 400 et 500 DA au lieu 1400. La crevette royale, qui coûte actuellement 4000 DA, sera à 1000 DA.

Pour rappel, les problèmes ont commencé au mois d'octobre comme rapporté dans ces mêmes colonnes quand l'investisseur a été empêché de poser ses cages flottantes. La deuxième tentative sans succès a eu lieu il y a quelques jours.

M. Brahmia, directeur de la Pêche et des Ressources halieutiques a invité tout le monde dans la salle des réunions de sa direction afin de débattre en toute transparence et responsabilité sur le sujet. D'emblée, le président de l'association des anguilles, évoquera les déboires bureaucratiques auxquels est confronté ce projet, vital pour la région. A ce sujet, l'un des partenaires du projet dira qu'«il a travaillé sur plusieurs projets similaires sur le littoral algérien sans rencontrer quoi que ce soit, mais à El-Tarf c'est la galère ! »

«Personne n'a le droit de parler au nom des 4.000 marins d'El-Kala», ajoute-t-il en faisant allusion à un membre de cette chambre qui se permet de parler au nom de tous les pêcheurs. Les étudiants, pour leur part, diront que ce projet est intéressant à plus d'un titre à leurs yeux, dans la mesure où ils pourront effectuer des stages pratiques, et leur offre des perspectives d'emploi. Des marins diront que leurs représentants syndicaux adhèrent à ce projet et ne s'y opposent guère, car ses retombées seront bénéfiques sur la région.

Sur le projet, le directeur de la Pêche dira que « l'argumentaire de la pollution ne tient pas la route et que lui même, le wali et le ministère de tutelle, sont engagés pour le concrétiser.»

Pour le moment, le projet, initialement délimité à 16.000 mètres du port, et après l'accord de la marine, s'est vu émettre des réserves de la part de la direction des Travaux Publics qui exige une distance de 2.000 mètres. Chose qui nécessite l'aval des services de la marine. Une question de quelques jours, selon ce même directeur.

En attendant, du personnel se retrouve à être payé sans rien faire, des équipements de plus de 70 milliards ct exposés aux quatre vents et un investisseur au bord de la déprime que ses créanciers attendent au tournant.