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Mesures annoncées par Tebboune: Des enseignants déçus

par M. Aziza

  Les enseignants n'ont pas caché leur déception face à «l'absence de réponses concrètes aux revendications du personnel éducatif» de la part du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et du gouvernement, à l'issue de la réunion du Conseil des ministres, tenue lundi dernier.

Pour les enseignants du primaire en grève cyclique depuis le 06 octobre dernier, le Conseil des ministres qui s'est penché sur l'examen de dossiers relatifs au secteur de l'Education nationale, n'a apporté guère d'annonces concrètes qui répondent à des attentes urgentes dans le secteur, nous dira le porte-parole de la coordination des enseignants du primaire du centre, Kamel Grine. «Il a été affirmé lors du Conseil des ministres que la refonte des programmes ne peut pas se faire au milieu de l'année, et qu'elle sera entamée dès l'année prochaine, mais qu'en est-il de l'allègement des programmes scolaires ? Et où est la place de l'enseignant dans tout ça ?», s'interroge notre interlocuteur. Et affirmé que «le président est mal informé sur ce qui prévaut dans le secteur de l'éducation» en regrettant l'absence d'une «volonté politique audacieuse capable de faire renaitre de nouveau le secteur de l'éducation et tout le pays». La preuve, ajoute la même source, «l'on parle uniquement d'alléger le cartable, l'installation ou la réparation des chauffages, la gestion des cantines et on oublie l'essentiel, l'enseignant et les programmes pédagogiques et leur contenu». Il précise dans ce sens qu'«un enseignant retraité, un amoureux du secteur, avait relevé 2000 erreurs dans ces nouveaux programmes, des erreurs grammaticales, historiques et scientifiques, il a même proposé ses services pour régler ces erreurs gratuitement, mais personne ne lui a prêté attention».

«On a comme l'impression que certains misent sur le démantèlement de l'école publique en favorisant la médiocrité à la place de la qualité de l'enseignement», accuse-t-il.

Les enseignants du primaire ne comptent pas baisser les bras. «Nous allons défendre nos emplois et l'école publique et on va militer pour un enseignant de qualité», dira notre interlocuteur avant de préciser que la coordination est en train de se concerter avec la base, pour organiser une marche jusqu'au siège du ministre de l'Education. Certains veulent la programmer pour le lundi 17 février, d'autres hésitent entre le vendredi et le samedi.

Même son de cloche chez l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) qui a précisé par le biais de son porte-parole, Abdelouahab Lamri Zeghar, que le communiqué du Conseil des ministres n'a apporté aucune réponse significative aux doléances du secteur. «On a déjà entendu le même disque, à l'ère de Nouria Benghabrit», regrette-t-il.

Pour le porte-parole de l'UNPEF, «ce sont en fait des mesures urgentes visant à alléger le cartable» et «la création de classe de référence», «une réforme sérieuse du système éducatif pour permettre aux citoyens de constater le changement radical dès la rentrée scolaire 2020-2021» et «la promotion des filières Mathématiques et Maths techniques». Mais, regrette notre interlocuteur, «aucune mesure ou aucun mot n'a été prononcé en ce qui concerne les conditions socioprofessionnelles des enseignants ou même du personnel du secteur». L'UNPEF va organiser des réunions avec la base pour discuter de la démarche à entreprendre concernant les revendications socioprofessionnelles du secteur.