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Trois collégiens fauchés par un chauffard à Aïn El Turck: Les parents d'élèves en colère interpellent le wali

par Rachid Boutlelis

Trois collégiens ont été violemment fauchés par un chauffard en fin de semaine à hauteur de la place du 20-Août 1956, en plein cœur du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck. Le conducteur de la Renault Safran n'a pas daigné s'arrêter et a continué sa folle course sans se soucier du sort de ses jeunes malheureuses victimes. Ces dernières, dont l'âge n'excède pas les 14 ans, ont été évacuées par les ambulanciers de la Protection civile, alertés par des riverains courroucés, vers les services des urgences de l'hôpital Dr Medjbeur Tami d'Aïn El Turck. Deux d'entres elles, un garçon et une fille, ont été transférées vers le centre hospitalier 1er-Novembre 1954 de l'Usto et ce, en raison de la gravité de leurs blessures. Ils sont actuellement gardés sous observation médicale. Notons que ces malheureux collégiens venaient de descendre d'un taxi clandestin, au niveau de ladite place, qui les a ramenés du village de Cap Falcon, leur lieu de résidence. Ils devaient parcourir ensuite une distance de plus de deux kilomètres à pied pour regagner leur collège, situé à la limite du quartier Bensmir, communément appelé «Douar Naqousse».

Toujours est-il, que la véritable chasse à l'homme, aussitôt déclenchée après l'accident par la police en étroite collaboration avec les habitants, s'est soldée par la localisation de la Renault, qui a été retrouvée recouverte d'une bâche et sans ses plaques d'immatriculation en stationnement dans un parking situé non loin des lieux en question. Le mis en cause, âgé de 25 ans, suspecté par les enquêteurs de la police judicaire d'avoir organisé plusieurs traversées clandestines à partir des côtes de la contrée d'Aïn El Turck, ne s'est finalement livré que le jeudi, 24 heures plus tard, et ce, après avoir été poussé dans ses derniers retranchements. Il importe de noter que ce terrible accident, qui a suscité la colère des parents d'élèves du village de Cap Falcon, de la localité La Madrague et celle des Coralès, a encore une fois de plus soulevé le sempiternel et épineux problème du transport scolaire. «Si nos enfants ont été pris en charge conformément aux normes universelles par véhicule de transport scolaire à partir de leur lieu de résidence pour leur transport jusqu'à leur collège, cet accident ne se serait certainement pas produit. Nous accusons les autorités d'être les premiers responsables de ce terrible accident dont ont été victimes nos enfants» se sont indignés des parents d'élèves qui n'ont pas écarté l'hypothèse d'un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya d'Oran. Nos interlocuteurs, des habitants de la zone engobant le village Cap Falcon, La Madrague et les Coralès, ont également dénoncé l'absence d'un véhicule de transport public assurant la navette entre leur lieu de résidence et la municipalité d'Aïn El Turck et ce, en dépit d'une montagne de requêtes restées sans suite.

Il est utile de signaler également le calvaire qu'endurent au quotidien des centaines de collégiens demeurant dans le village de Cap Falcon et dont les parents ont poussé un ouf de soulagement avec l'annonce en 2014 de la réalisation d'un CEM dans leur lieu de résidence.

Il s'agissait d'un projet de réalisation d'un collège estimé à un montant de 12 milliards de centimes pour un délai de 12 mois. Une superficie de huit hectares a été retenue, lors d'une visite effectuée à l'époque par les autorités locales, à proximité de la station de service dudit village, qui devait en principe accueillir ce projet mort-né. Il a été également annoncé la réalisation du projet de réalisation d'une école fondamentale dans le quartier Mohamed Ghriss, à mi-chemin dudit village, qui a été inscrit parmi les 14 opérations à concrétiser en 2015 et figurant aussi sur le pan quinquennal 2013 / 2017.

A ce sujet, nos interlocuteurs, vivement désappointés par cette situation préjudiciable, ont tenu à souligner que «les autorités locales nous ont nourris d'illusions avec des promesses non tenues à ce jour et ce, au détriment de nos enfants qui sont fort malheureusement durement confrontés aux conséquences de ces incartades».

Notons que des assiettes ont été choisies et retenues à l'époque pour la réalisation de ces établissements scolaires ayant été proposés par la daïra à la wilaya qui les accordés.