Face aux inquiétudes
exprimées par les habitants et les agriculteurs d'Es-Sénia
sur la remontée des eaux souterraines, le wali d'Oran, M. Djellaoui
Abdelkader, a présidé dans l'après-midi du mardi une réunion technique
consacrée essentiellement aux dispositions à prendre pour parer à ce phénomène.
Selon un communiqué de la cellule de communication de la wilaya, cette réunion
a rassemblé les représentants des services techniques concernés, ainsi que le
directeur des ressources eu eau et celui de la
Société de l'eau et de l'assainissement d'Oran (SEOR), le bureau d'études
chargé d'élaborer une étude sur la remontée des eaux souterraines au niveau de
la zone d'Es-Sénia. Lors de cette réunion, un expert
a donné d'amples détails sur cette étude qui s'est étalée sur deux années et
qui a révélé les causes principales de ce phénomène. Entre
autres causes, l'expert a mis en exergue « l'emplacement géologique de la zone
d'Es-Sénia appartenant au bassin de la sebkha, avec
une nature géologique peu perméable, l'expansion urbaine et la réalisation de
barrières souterraines dans les bâtiments (murs en béton et caves), qui
entravent le cours normal des eaux souterraines vers la grande sebkha, les
aménagements opérés sur des routes et le bitumage, etc. » Selon le communiqué
de la wilaya, lors de la même réunion, des solutions ont été présentées pour
éviter la remontée des eaux souterraines et protéger les agglomérations
urbaines d'Es-Sénia, tout en protégeant les grandes
infrastructures situées au niveau de cette zone telles que l'aéroport,
l'université? En tant que solution urgente, la SEOR s'est engagée à
réduire la pression sur la zone en effectuant des transferts partiels vers
d'autres stations. Dans le moyen terme, la solution consiste à réaliser des
canaux de drainage de cette eau vers l'estuaire naturel de la sebkha, sur une
longueur de plus de 15 km, avec une couverture financière d'environ 1,5
milliard de dinars. Outre la zone d'Es-Sénia, il y a
lieu de signaler que dans le cadre des dispositions prises pour lutter contre
la remontée des eaux souterraines au centre-ville d'Oran, une opération de
rénovation de 10 km linéaires de canalisations souterraines géantes pour
l'évacuation des eaux usées se trouvant au-dessous des immeubles de la ville
d'Oran a été programmée par la direction locale des ressources en eau. Cette
opération a été décidée suite à un constat faisant état de la vétusté d'une
bonne partie des canalisations dont la plupart date de l'ère coloniale. Dans
une première phase, cette opération touchera d'abord des canalisations se
trouvant au niveau de la rue Mohamed Khemisti, au
centre-ville, du fait qu'elles reçoivent les eaux souterraines en provenance de Oued Rouina. Ce projet entre
dans le cadre du programme de réhabilitation de 25 km de canalisations vétustes
sur un réseau long de 80 km de la wilaya d'Oran. Selon la direction de
l'hydraulique, les travaux de rénovation de 10 km de canalisations souterraines
ont été achevés, signalant que «le programme de réhabilitation de ces
canalisations, dont l'étude a été achevée, sera réalisé sur plusieurs étapes.
De son côté, le directeur de l'hydraulique avait annoncé dernièrement que pour
parer au problème de la remontée des eaux souterraines au centre-ville d'Oran
causé par le passage de Oued Rouina et la vétusté des
canalisations d'évacuation des eaux souterraines, une étude globale a été
élaborée et adressée au ministère de tutelle pour l'octroi de crédits. L'étude
élaborée par un bureau spécialisé vise à réhabiliter un linéaire de 80 km du
réseau souterrain pour une estimation de 60 milliards de centimes. Cette étude
a été lancée par les services de l'hydraulique au centre-ville pour le
diagnostic du phénomène de remontée des eaux souterraines au centre-ville et en
particulier dans les zones traversées par Oued Rouina
(place Garguenta, bd Emir Abdelkader, rues Larbi Ben
M'hidi et Khemisti et bd Hammou Boutlelis).