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50ème vendredi de manifestation: La mobilisation se poursuit

par M. Aziza

La 50ème manifestation populaire contre le système a eu lieu, hier vendredi, sous haute surveillance policière à Alger.

L'information faisant état d'arrestation d'un terroriste par un détachement de l'Armée nationale populaire alors qu'il préparait un attentat kamikaze au milieu des manifestations, selon un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN), a poussé le service de sécurité à renforcer les mesures de sécurité. Mais ni cette information diffusée la veille du hirak, ni même la présence massive des policiers dans la capitale n'ont empêché les manifestants d'occuper la rue et les espaces publics à Alger, un peu tardivement par rapport à d'autres wilayas du pays.

Les manifestants ont exigé « un Etat civil et non militaire », scandant « On a dit la bande doit partir, ou c'est vous ou c'est nous ». Ils ont aussi exprimé leur refus catégorique à l'idée d'« exploiter le gaz de schiste en Algérie » invitant ceux qui veulent l'exploiter à le faire à « Paris ».

Tout se passait bien, jusqu'à l'arrivée de partisans du parti El Bina, qui brandissaient des drapeaux palestiniens. Ces derniers ont été chassés par des manifestants qui n'étaient pas contre le soutien du peuple algérien au peuple palestinien, mais ils ont accusé ces personnes de vouloir « détourner ou plutôt convertir le hirak du vendredi en journée de soutien au peuple palestinien ». Des petites escarmouches ont éclaté entre les manifestants qui se sont opposés, ce qui a entraîné l'intervention de la police qui a essayé de les séparer. Un manifestant a été interpellé et un autre a été tabassé. Les partisans ont tout de même continué à manifester, mais séparément, car la majorité des manifestants se sont démarqués dudit groupe.

C'est pour la deuxième fois que le président du parti El Bina a appelé les manifestants qui sortent chaque vendredi à transformer cette journée en manifestation de soutien à la Palestine. La première fois, au mois de novembre, suite aux frappes israéliennes à Gaza, et cette fois avec l'annonce du plan américain pour le dossier palestinien.

La manifestation a été marquée cette fois-ci par une marche de soutien et de solidarité contre la répression dans toutes ses formes contre la presse et en réclamant la libération du journaliste algérien Sofiane Merakachi mis en prison depuis le 26 septembre dernier. Les manifestants n'ont pas oublié les détenus d'opinion, ils ont ainsi réclamé la libération de tous les détenus sans exception.

Un hommage a été rendu par les manifestants à Abdelhamid Mehri, grande personnalité du mouvement national de l'Algérie, décédé le 30 janvier 2012.