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Blida: Débat à l'université sur la vulnérabilité du pays en cas de séisme

par Tahar Mansour

«L'Algérie demeure vulnérable en cas de séisme», tel est le constat fait par les spécialistes lors d'un workshop organisé par la faculté de technologie de l'université Saad Dahleb de Blida sous le thème de «la résilience des communautés et infrastructures suite aux séismes et évènements majeurs» à la fin de la semaine écoulée.

En effet, à cause du non-respect de la qualité et des normes des matériaux de construction et de la réalisation des équipements publics, des logements, des ponts peuvent s'effondrer facilement en cas de séisme. Située à proximité de plusieurs failles sismiques, l'Algérie devrait donc, estiment des intervenants, mobiliser tous les moyens techniques nécessaires afin d'opérer un contrôle rigoureux pour obliger les entreprises chargées de la réalisation d'infrastructures diverses de la faire dans les normes et en respectant les normes antisismiques en vigueur. «La réglementation et les lois dans ce sens existent mais, malheureusement, ne sont pas respectées et c'est là où réside le danger. Nous ne pouvons pas prévoir la survenue d'un séisme et c'est pour cela que nombres de pays adoptent une politique rigoureuse de prévention sismique», explique Dr Rafik Taleb de l'université de Blida 1, qui a suivi des études sur les constructions antisismiques au Japon. Il rappelle que l'Algérie a hérité de techniques révolues qui datent de l'ère coloniale et il est devenu primordial d'adopter les nouvelles méthodes et technologies en matière de construction antisismique. Le même intervenant continue en précisant que le ministère de tutelle a mis en place un groupe d'experts chargés de préparer une nouvelle règlementation en matière de construction parasismique et qu'il leur avait présenté une nouvelle méthode pour le dimensionnement du voile. Il reconnait néanmoins qu'il reste beaucoup à faire à l'Algérie pour adopter de nouvelles règlementations concernant la construction aux normes antisismiques car «l'acte de bâtir passe par l'imagination de l'architecte, les calculs de l'ingénieur, l'entreprise de réalisation et le suivi et aucune de ces étapes ne doit être négligée», estime-t-il. Dans ce contexte, Pr Noureddine Bourahla de l'ENP Alger annonce qu'un projet de recherche avec l'UE concernant les risques sismiques est lancé afin de doter l'Algérie des outils de prise de décision en matière de planification de la mitigation du risque sismique. Il explique que les missions de ce projet auquel participent plusieurs pays européens comme le Portugal et l'Italie tendent à la mise à jour du modèle des aléas sismiques, du modèle de la planification, c'est-à-dire le parc immobilier exposé aux risques de tremblements de terre. «Car, si nous ne planifions pas à l'avance le risque sismique, nous allons droit vers une catastrophe», explique l'intervenant en rappelant que tous les outils ont été mis à jour afin de permettre aux décideurs de prendre la bonne décision en matière de prévention».