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Les
hôpitaux et les centres de santé seront confrontés à des visites d'inspection
inopinées. Faute de mieux, le ministère concerné dépêchera des inspecteurs fouineurs
pour retoucher ce qu'il y a à redresser et tenter une mise au pas d'un secteur
aujourd'hui dans un état catastrophique. Le sujet étant cependant trop sérieux,
il ne peut se contenter d'un remède en surface comme si l'on devait attaquer
une grave maladie avec de l'aspirine. Il est aussi vrai que l'on ne peut
aborder par un simple ravalement un énorme problème national que la politique
volontariste et populiste a solidement tissé des décennies durant. Il aurait
peut-être suffi de se demander pourquoi plus de 30.000 médecins dotés d'une
haute compétence avérée ont préféré prendre leurs baluchons et aller dispenser
leur savoir-faire à l'étranger pour saisir les causes du mal. Le malheur veut
que les raisons soient identifiables à travers des inconséquences que la raison
elle-même n'admet pas.
Ces raisons sont mordantes comme dans la majorité des autres secteurs et bien avant de s'attaquer aux racines des maux, il est plus facile de se pencher d'abord sur la nécessaire réhabilitation sociale des hommes et des femmes détenteurs d'une richesse qui ne demande qu'à être offerte. Ces hommes et ces femmes ne réclament pourtant pas la lune. Très souvent, leurs légitimes doléances se limitent à un toit. Dans une société où les normes quand elles existent sont bouleversées, inversant la pyramide des considérants et des considérations, permettant à un quidam manutentionnaire de disposer d'une auréole sociale autrement mieux éclairée que celle d'un chirurgien reconnu, les inepties deviennent flagrantes. Aborder sérieusement le sacro-saint dossier de la santé n'est pas une mince affaire et il faudra bien convenir qu'il est, à l'image de l'école, au cœur de la crise multiforme que traverse le pays. Il n'est pas le fortuit apanage de la seule Algérie mais aussi le lourd tribut de nombreuses sociétés à la recherche d'un projet. Se passer des raccommodages et des fuites en avant par des visites d'inspection improvisées et mettre en lumière la riche qualité humaine est mieux indiqué pour un début. Le reste, tout le reste suivra. |
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