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Lutte contre le kyste hydatique: Le rôle du ministère de l'Agriculture mis en cause

par M. Aziza

  Le kyste hydatique est un problème de santé publique qui peut surgir à longueur d'année et non pas seulement durant la fête de l'Aïd el-Adha, nous dira la présidente de la Société algérienne d'echinococcose hydatique (SAEH), Pr Karima Achour, lors d'une journée scientifique tenue à l'hôtel Aurassi.

Cette maladie est assimilée par les spécialistes à un «cancer blanc» vu sa «dangerosité». Elle est mortelle dans certains cas. «Il y a des patients qui ont été opérés plus d'une dizaine de fois et des interventions chirurgicales sont effectuées sur toutes les tranches d'âges», selon le Pr Achour. Mais, regrette-t-elle, l'intervention médicale comme seul moyen de lutte ne suffit pas pour interrompre le cycle de transmission «notamment la question relative aux chiens errants». Il y a, selon notre interlocutrice, d'autres intervenants et d'autres déterminants qui doivent combiner leurs efforts pour arriver non seulement à réduire les cas de transmission, mais à éradiquer complètement cette maladie, «ce qui est possible et déjà atteint par certains pays».

Comment se fait le contrôle lors de l'abattage et le contrôle surtout dans les abattoirs durant toute l'année ? «Je ne sais pas», nous dira le Pr Achour. Pis, elle affirme «ignorer tout ce que se fait au ministère de l'Agriculture sur cette question». Elle précise : «On reçoit des lettres du ministère pour travailler ensemble, mais le travail ne se fait pas. Nous sommes une société savante, on travaille sur l'homme et l'animal dans le cas de cette maladie, mais on ne trouve aucun interlocuteur capable de répondre à nos soucis au sein du ministère de l'Agriculture». Elle poursuit : «Il y a aussi des études biologiques et fondamentales sur les animaux, on a besoin fortement du concours du ministère de l'Agriculture pour pouvoir avancer dans notre travail, et ce n'est pas le cas». Elle affirme que son équipe est partie plusieurs fois au ministère de l'Agriculture, «mais on n'a pas trouvé des personnes capables de répondre à nos questions, on est médecin et dans nos interventions, on préfère aller directement au but. On n'a nullement besoin de rencontre protocolaire ou formelle, mais des rencontres scientifiques et techniques pour pouvoir avancer». Et d'affirmer que les choses qui compliquent davantage cet état de fait : «Ce sont les changements de cadres, parfois presque tous les trois mois, on ne retrouve jamais les mêmes personnes».

Elle atteste que sans une synergie fructueuse, on ne pourra jamais éradiquer cette maladie. Ceci implique, selon les spécialistes, l'installation d'un comité qui combine entre les différents départements concernés directement par la prévention et l'éradication de la maladie (le ministère de la Santé, l'Agriculture et l'Intérieur), et ce pour agir efficacement contre la maladie, ses vecteurs et les intermédiaires qui entretiennent l'endémie.