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Football national: Des contrastes et des anomalies à profusion

par M. Zeggai

Encore une fois, la preuve nous a été donnée que le football algérien est malade de ses dirigeants qui sont devenus maîtres dans l'art de bafouer la réglementation. Des assemblées générales infructueuses, des bilans inexistants, une instabilité criarde à tous les niveaux sans aucune intervention de ceux qui sont chargés de faire respecter la loi régissant le sport en Algérie et le football en particulier. En un mot, la médiocrité bat son plein dans cette discipline. Alors, l'année 2020 apportera-t-elle son lot de changements ? Pas sûr ! Ighil Meziane a mis le cap sur la JS Saoura 48 heures seulement après avoir résilié son contrat avec le RCR. La formation bécharie en est à son quatrième coach depuis le début de saison, au grand dam de ses fans qui se sont manifestés sur les réseaux sociaux pour se plaindre des limites de l'effectif actuel. Au NAHD, c'est la débandade. Le DG du Nasria, Mourad Lahlou, a approché Aït Djoudi, démissionnaire de l'ASAM, alors que Lakhdar Adjali est toujours en poste. Le transfert de Tougai vers l'ES Tunis a suscité moult interrogations au moment où l'actionnaire Kamel Saoudi est entré en conflit avec Ould Zmirli, alors que le joueur Yaya a saisi la CNRL. Où sont les actionnaires et qui dirige en vérité le NAHD ? C'est la même question qui se pose au CR Belouizdad. Le coach Abdelkader Amrani a été ciblé par certains pseudo-supporters, quoiqu'une source affirme qu'il a été indirectement poussé vers la sortie. Dans la foulée, Said Allik lui a emboité le pas. Cela a contraint le groupe Madar, propriétaire du club, à jeter son dévolu sur Tewfik Korichi, désigné au poste de directeur sportif et porte-parole officiel. Ces changements s'annoncent pleins de risques à un moment crucial où le Chabab est bien parti pour jouer le titre. Il est clair que ça sent la manipulation de la part de certains anciens dirigeants qui ne se soucient guère des conséquences, d'autant plus que le CRB est sans entraineur même si les Aït Djoudi, Rachid Taoussi, Denis Lavagne et Laurent Banide et Paul Butt sont annoncés.

Au MCA, le limogeage surprenant de Casoni a engendré une polémique entre Fouad Sekhri, le directeur sportif, et Achour Betrouni, le président du conseil d'administration sous le silence de la Sonatrach. Selon notre source, Aït Djoudi aurait été contacté au moment où nous avons appris que les Souibaâ et Tebbi ont déposé un dossier à la CNRL en attendant la régularisation financière de Bernard Casoni. Au fait, où sont passés les résultats et le rapport de l'audit ? Chez le CSC, le conflit Redjradj-Lavagne s'est achevé en faveur du premier, puisque le technicien français a été limogé. Aujourd'hui, le CSC se trouve sans entraineur, mais ceci n'a pas empêché Rachid Redjradj, le DG du club, d'entamer le recrutement en l'absence du premier concerné. Bizarre, n'est-ce pas ? On vient d'apprendre qu'une invitation a été envoyée au Botswanais Capelo Siakaniong, en attendant de nouveaux joueurs. Le CABBA, quant à lui, a officiellement contacté le meilleur attaquant de la Ligue 2, El Ghomari (OM), alors que celui-ci est toujours sous contrat et concerné par le match de Coupe d'Algérie contre le CRB. Pour sa part, l'USB a préféré libérer Messaâdia, Bouchakrit et Benachour pour alléger la masse salariale, estimée à plus de deux milliards de centimes. Quant au MCO, il reste toujours otage des actionnaires. Rien ne se profile à l'horizon à propos de l'AG de la SSPA malgré les menaces de la DCGF. Ajoutez à cela le conflit Hamia-direction du club pour ses multiples écarts disciplinaires. L'USMA, le champion d'Algérie en titre, est dans le flou avec un compte bloqué et une situation financière difficile, au moment où les joueurs commencent à s'inquiéter sur leur avenir. A la JSK, le torchon brûle entre Cherif Melall et l'ex-président Cherif Hannachi, avec des accusations de part et d'autre, sans respect ni à l'histoire, ni encore aux hommes qui ont créé ce prestigieux club. Au MOB, l'assemblée des actionnaires pour décider du sort du président Akli Adrar n'a pas eu lieu en raison du fameux «échappatoire» du quorum non atteint. Du côté de l'OMA, l'opposition, composée de certains membres du comité, veut destituer le président Abdelkader Grine de son poste «avec la complicité de personnes influentes», nous a-t-on dit. Même l'entraineur Hadj Merine n'a pas été épargné par cette même opposition.

Pour quelle raison ? On n'en sait rien. Au lieu de trouver les solutions au problème du compte bloqué et chercher les mécanismes d'autofinancement, on persiste dans le bricolage pour préserver certains intérêts personnels au détriment de celui du club. Voilà comment sont gérés les clubs algériens prétendus professionnels. Une situation compliquée avec la grève, devenue une marque déposée chez les joueurs qui ne sont pas payés depuis plusieurs mois. D'autres clubs, au lieu d'éponger leurs dettes au niveau de la CNRL, veulent recruter et exigent l'augmentation des recrues de trois à cinq éléments.

A ne rien comprendre ! Il est désormais clair que seule une réelle volonté politique pourrait sauver le football algérien ainsi que la déperdition des jeunes footballeurs.