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Bouira: L'auteur d'un crime crapuleux condamné à mort

par Farid Haddouche

La cour de Bouira, en bouclant sa troisième session criminelle ordinaire, vient de condamner l'accusé A. M. à la peine capitale.

Ce dernier était poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation, vol à la faveur de la nuit, falsification d'un document administratif et usurpation d'identité. Durant le déroulement du procès, le procureur général, pendant son réquisitoire, avait requis la même sentence, c'est-à-dire la peine de mort contre le mis en cause. Les faits se sont déroulés un jour du mois de février de l'année 2018 dans la localité d'Ath Mansour, à une soixantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Bouira.

Ce jour-là, un agriculteur, qui se rendait pour travailler son verger d'oliviers, aperçut soudainement le corps sans vie de la victime M. Z., étendue sur son ventre et portait des blessures à différents endroits de son corps. Affolé, le cultivateur se précipita pour alerter les éléments de la gendarmerie territorialement compétents.

Ces derniers se dépêchèrent sur le lieu du drame et entreprirent leur travail d'investigation. Après de longs jours d'enquête, l'auteur du crime abject, qui est originaire de la commune de Tazmalt dans la wilaya de Béjaïa, sera arrêté.

C'est ainsi qu'il avouera tous les détails qui l'ont mené à commettre cet ignoble assassinat.

Il déclarera aux enquêteurs qu'il était allé dans la wilaya de Tindouf dans le sud du pays pour chercher du travail vu qu'il était dans une situation sociale des plus précaires et qu'il n'arrivait pas à subvenir aux besoins de 2 familles. Quand il arriva à Tindouf, il fit la connaissance de la victime M. Z. originaire de la commune d'Ath Mansour qui possédait un camion Shacman et y travaillait avec. Selon ses déclarations, il raconta tous ses déboires à la victime comme quoi il était dans une mauvaise passe, qu'il avait une épouse atteinte du cancer et qu'il avait usurpé une fausse identité pour se soustraire aux poursuites de la justice qui le sommait de payer les pensions alimentaires d'autant plus qu'il vivait avec deux femmes.

La victime, apitoyée par son sort, le prit sous son aile, lui paya tous les frais de son séjour et lui remit une somme de 20 mille dinars pour tenir le coup et lui promit de l'aider.         

C'est ainsi que plus tard, ils prirent le chemin du retour vers leurs localités respectives.

Après un long et éreintant périple, ils arrivèrent enfin à Ath Mansour de nuit.

Comme la victime était très fatiguée du voyage, elle décida de dormir dans le camion et donna les clefs de contact en toute confiance à A. M., pour actionner le chauffage dans le cas où il prendra froid. M. Z. s'endormit d'un profond sommeil.

C'est à ce moment-là que le criminel A. M. se saisit d'un couteau tranchant et asséna à la victime 6 coups l'un après l'autre dont 2 étaient mortels. Après son crime crapuleux, il se débarrassa du corps de la victime en le déposant sous un olivier et ensuite, il prit la fuite avec le camion à destination de la ville de Tazmalt.

C'est là qu'il connaît un certain K. M., tenancier d'un bar, et lui proposa de lui vendre le camion à un prix alléchant de 500 millions de centimes alors que son prix réel valait plus d'un milliard de centimes. L'intermédiaire flaira une bonne affaire et lui proposa un arrangement, en lui proposant de lui remettre sa voiture, une Golf, qui coûte environ 160 millions de centimes, et la contrepartie lui sera donnée plus tard. Le receleur sera arrêté à son tour pour dissimulation d'objets volés à la faveur d'un crime.

Le procureur général avait réclamé une peine de 7 ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 mille dinars. Il sera relaxé après délibération des magistrats et des jurés. L'essentiel, l'auteur du crime abominable sera condamné à la peine capitale.

Ainsi, la famille, la veuve et les enfants de la victime, qui ne se sont jamais remis de cette cruelle et douloureuse perte, seront sans doute apaisés.