La sagesse populaire dit qu'ils
avaient la même destinée avec leurs décès presque simultanés. En effet, cette
semaine, c'est une série funeste qui vient de frapper le football oranais.
Après la disparition d'Abdelkader Ababou annoncée
dans notre édition d'hier, nous avons appris qu'un autre grand joueur du même
club, le SCMO, a tiré sa révérence après avoir longtemps lutté contre la
maladie. Il s'agit de Tazi Belaleug. On rappellera
que cet excellent milieu de terrain a fait partie de la sélection d'Oran qui a
affronté, peu avant le cessez-le-feu du 19 mars 1962, le Mouloudia
d'Oujda avec une belle victoire à la clé.
Cette sélection était
composée, entre autres, par de grands footballeurs qui allaient s'illustrer par
la suite sur le plan international. On citera Bendida,
Beddiar, Ouis, Tazi ainsi
que l'inoubliable Boudjellal « Tchengo
». Sur le chemin du retour, cette délégation a été la cible d'un commando de
l'OAS à hauteur de Rio Salado (El-Maleh) et qui a
échappé par miracle à ce traquenard malgré un mitraillage en règle des
assaillants. Par la suite, au cours de la décennie 60, Tazi a été l'un des
leaders de la belle équipe du SCMO, qui s'est distinguée au niveau national aux
côtés des grosses cylindrées de l'époque, comme l'USMA, le MCO et le CRB, entre
autres. A ces deux disparitions s'est ajouté le décès tragique d'un autre grand
joueur de la ville d'Oran, Mokhtar Kechamli, victime
d'un arrêt cardiaque vendredi à Boumerdès lors d'un
tournoi de vétérans auquel il participait. Ancien défenseur international, Kechamli a été formé à l'ASMO et a participé avec l'équipe
nationale aux CAN 1986 et 1988. Sa carte de visite est éloquente avec, tour à
tour, le MCO, le MC Oujda, Hassania Agadir, Al-Wahda (Arabie Saoudite), le GC Mascara et le RCGO. Après ce
remarquable parcours de joueur, Mokhtar a embrassé la carrière d'entraîneur après
avoir décroché les diplômes. Homme affable et unanimement estimé, Kechamli, tout comme Ababou et
Tazi, ne laisse que de bons souvenirs dans le monde sportif oranais et à
l'Ouest où il était très estimé. Il a été accompagné à sa dernière demeure par
une grande foule de sportifs et de proches, choqués par cette brusque et
inattendue disparition. Aujourd'hui, Oran pleure trois de ses meilleurs
enfants, ravis trop tôt à l'affection de leurs proches et familles.