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Rahabi n'a pu convaincre

par Kharroubi Habib

Son invitation à participer à la conférence nationale de dialogue dont il est l'initiateur ayant été déclinée par les partis du pôle dit démocratique, de même que par des personnalités et des acteurs de la société civile, le groupe politique constitué sous l'appellation des «Forces du changement» n'est pas parvenu à faire du rassemblement qu'il a organisé hier samedi l'évènement susceptible de l'autoriser à s'estimer mandaté à négocier avec le pouvoir au nom de l'ensemble de l'opposition, de la société civile ou du mouvement populaire.

L'ex-ministre et diplomate Abdelaziz Rabahi que ce groupe a investi de la coordination de la conférence n'a pu réunir pour celle-ci une participation relevée qui lui aurait donné du lustre et fait apparaître comme une initiative drainant un large consensus. Malgré le capital de confiance certain dont il jouit auprès des différents segments de l'opposition, dans la société civile et au sein du mouvement citoyen qui «vendredire» chaque semaine depuis quatre mois, Abdelaziz Rahabi n'a pu briser le mur de méfiance que l'initiative du pôle des «Forces du changement» a érigé en raison qu'elle provient de parties prônant le dialogue et le compromis avec le pouvoir dont les piliers sont toujours des symboles d'un système et d'un régime dont les Algériens ne réclament ni plus ni moins que le départ immédiat.

Sa démarche, le groupe des «Forces du changement» la défend en faisant valoir qu'elle lui est dictée par le «pragmatisme» qu'imposent la nécessité et l'urgence de dépasser l'impasse politique dans laquelle est l'Algérie dont le prolongement induira l'inéluctable effondrement de l'Etat. Il l'estime en tout cas comme pouvant contribuer à l'émergence d'une solution de sortie de crise qui satisferait l'essentiel des revendications populaires. Ce dont ne semblent être convaincus les centaines de milliers de manifestants à nouveau descendus dans les rues la vieille de la tenue de la conférence de dialogue des «Forces du changement» et qui ont scandé des slogans à l'évidence antinomiques de l'objectif que lui assignent ses initiateurs.

La conférence visait au rassemblement de l'opposition face au pouvoir avec pour but d'imposer à celui-ci un agenda politique qui ne soit pas le sien. Elle est plutôt révélatrice d'une classe politique dont les gesticulations masquent mal l'impuissance et l'insignifiance.