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Tlemcen: C'est la pagaille à Marsa Ben M'hidi !

par Khaled Boumediene

Les premières vagues d'estivants et visiteurs qui viennent de déferler en ce début de saison estivale sur Marsa Ben M'hidi (ex-Port-Say) sont très agacés par la fermeture à la circulation automobile du front de mer où des panneaux signalétiques et des chaînes sont magistralement dressés pour la barrer et interdire la circulation.

Cette décision injustifiée prise par les autorités locales, qui par ricochet contraint des milliers d'usagers à faire des détours via d'autres ruelles du centre-ville pour rallier leur destination, engendre des bouchons importants dans cette ville frontalière. Au rond-point des dauphins du centre-ville, le point de chute de tous les estivants, les automobilistes roulent pare-chocs contre pare-chocs depuis les plages de Muscarda 1 et Muscarda 2, situées à l'est du centre urbain de Marsa Ben M'hidi. De quoi perdre patience !

Dans cette volonté de contrer une invasion automobile provoquée par les familles venues de tous les coins du pays qui prennent d'assaut cette localité, les responsables de Marsa Ben M'hidi ne sont-ils pas allés trop vite en besogne au détriment de ceux qui préfèrent passer leurs vacances dans cette contrée pittoresque de l'extrême nord-ouest du pays ? «Quelle pagaille ! A Marsa Ben M'hidi, il vaut mieux éviter le centre-ville ! Pratiquement tous les axes autour du front de mer sont saturés en raison de la fermeture du boulevard du front de mer vers lequel convergent tous les estivants. Et, le secteur du rond-point des dauphins où le trafic est toujours important est très embouteillé», s'exclame un estivant d'El Bayadh qui vient tous les ans avec sa famille à Marsa Ben M'hidi. Un autre habitué de cette ville déclare : «On ne sait pas pourquoi ils ont bloqué la circulation des véhicules au niveau de cette zone alors que ce boulevard à deux voies dans les deux sens de circulation du front de mer dispose d'une vaste esplanade complètement sécurisée qui permet des liaisons piétonnes et cyclables. Il n'y a aucune gêne pour les gens qui circulent. Moi, honnêtement, j'aurai aimé que les autorités locales de cette ville balnéaire se penchent beaucoup plus sur les aménagements urbains et l'intégration paysagère avec création d'alignements d'arbres et d'espaces verts qui orneront ce grand boulevard pour le rendre plus agréable, au lieu d'improviser des mesures inutiles qui compliquent la vie aux estivants».

Pour un estivant d'Adrar qui est venu avec tous les membres de sa famille et des voisins en bus, les priorités des autorités locales pour le bon accueil et la prise en charge des estivants doivent être ailleurs. «Au lieu d'empêcher les gens de rouler sur le boulevard, il faudrait plutôt penser à se débarrasser des mauvaises odeurs qui se dégagent des égouts et qui agressent les narines en cette période de canicule sans que cela n'émeuve personne. Cela fait des années que ce problème existe à Marsa Ben M'hidi. La propagation d'odeurs insoutenables arrive jusqu'à l'intérieur des hôtels de tout le centre-ville et le bas du front de mer, une distance assez importante pour que ces odeurs persistent».

Un autre phénomène enlaidit la ville de Marsa Ben M'hidi, ce sont les immondices qui traînent à même des ruelles en cette saison estivale. Au fond de nombreuses impasses et à l'abri des regards indiscrets, des citoyens peu scrupuleux se débarrassent à peu de frais de leurs déchets, de toutes formes et de toutes tailles, comme l'explique un citoyen de Tlemcen qui vient d'acheter une maison pour passer tous les ans ses vacances à Marsa Ben M'hidi. «Il y a aussi malheureusement beaucoup de citoyens qui viennent laisser leurs déchets dehors. On voit souvent des déchets qui s'entassent dans les ruelles et des sacs de ciment, de plâtre, de gravats et des ferrailles. Personne n'ose les sanctionner ou les inciter à cesser de jeter leurs immondices».Et d'ajouter : «Une partie des immondices est évacuée par les services de la municipalité, mais ça ne suffit pas ! Il faudrait prendre des mesures coercitives contre ces gens. Il faut lancer des poursuites contre tous ceux qui déposent anarchiquement leurs ordures ménagères, ou autres et car c'est une ville où les gens viennent se reposer et se distraire, alors que cessent ces incivilités !». Il faut dire qu'il y a de vrais problèmes à prendre au sérieux à Marsa Ben M'hidi...