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Equipe nationale: Une heureuse métamorphose !

par Adjal Lahouari

Encore une fois, Djamel Belmadi a pris tout le monde à contrepied, même ceux qui prétendent bien le connaître. La preuve, on s'attendait à ce qu'il mette au repos 5 ou 6 joueurs ayant participé aux matches contre le Kenya et le Sénégal. Or, neuf nouveaux capés ont entamé la rencontre face à la Tanzanie, seuls le gardien M'bolhi et le milieu Bennacer ayant été reconduits. Cette démarche avait pour le moins deux objectifs. Le premier était de dérouter l'adversaire, tandis que le second était pour que tous les sélectionnés se sentent concernés par cette CAN et gardent la même détermination. D'ailleurs, le coach n'aime pas parler de titulaires et de remplaçants dans le but d'éviter certaines susceptibilités.

Or, tous ceux à qui il a fait appel ont répondu présent, certains même ont brillé d'un vif éclat, comme Ounas, élu meilleur joueur de cette rencontre où, objectivement, le score aurait dû être beaucoup plus large au vu de la domination algérienne et des nombreuses occasions.

Dans cette agréable ambiance, d'aucuns sont arrivés à faire des comparaisons avec l'EN 1990. Refusant de se livrer à cet exercice pour le moins périlleux, Djamel Belmadi, en technicien averti, a tenu à souligner que son groupe n'a gagné que trois matches de la première phase, alors que celui drivé par Kermali et Fergani a conquis le trophée continental. Allant plus loin, il estime que tous les adversaires à venir sont dangereux, et que les rencontres vont se disputer au couteau, étant donné que ce sera la formule à élimination directe, et non un mini-championnat comme c'était le cas lors de la première phase de poules.

Aussi, il a promis de procéder à un grand travail psychologique, tout en reconnaissant que ces résultats probants ne sont pas dus au hasard, mais bel et bien le fruit d'une bonne préparation, entamée à Sidi Moussa et parachevée à Doha dans des conditions climatiques extrêmes, et dont les retombées sont visibles en Egypte. Sur un autre registre, ce qui est nouveau au sein de cette équipe nationale, c'est qu'elle n'encaisse pas de buts, la défense ayant même constitué par le passé un chantier en construction constante, avec des boulettes et un manque de concentration.

Le gardien M'bolhi a prouvé qu'il reste le numéro un, mais partout ailleurs, c'est une saine concurrence, que ce soit en attaque, en défense et au milieu, chaque joueur apportant sa touche personnelle. Cet état de fait réjouit certes Belmadi, mais il est certain que ce sera désormais plus difficile pour lui de choisir le prochain onze entrant pour le match de dimanche, un match couperet où personne n'a droit à l'erreur. A titre d'exemple, il ne peut plus se passer de Bennacer, qui est devenu le lien indispensable entre la défense et l'attaque par sa vision du jeu et la qualité de sa relance. On citera aussi Ounas, le virevoltant joueur capable de tous les exploits par sa technique et son efficacité, dont le seul «tort» est d'être en concurrence directe dans la même zone avec Mahrez, le capitaine courage qui fait l'unanimité.

Enfin, les Slimani, Delort, Farès, Halliche et Boudaoui ont prouvé qu'ils sont beaucoup mieux que des remplaçants.

De ce fait, certains sélectionneurs aimeraient être dans la même situation que Belmadi. Les indécrochables pessimistes diront que, hormis le Sénégal, l'équipe nationale algérienne n'a battu que des seconds couteaux. C'est en partie vrai, mais il n'empêche que les Kenyans et les Tanzaniens se sont avérés mieux que des faire-valoir, comme en témoignent leurs répliques face à nos représentants.

Il reste aux Verts à évacuer les derniers doutes, et tout porte à croire qu'ils ont les moyens de convaincre tous les observateurs.

C'est donc avec impatience que tout le monde attend le prochain comportement des poulains de Belmadi, lui-même étant suivi de près par les observateurs, qui ne sont pas loin de penser qu'il a pris une autre envergure depuis qu'il est aux commandes de l'équipe nationale algérienne.