Le
wali d'Oran a réitéré ses instructions pour annihiler toute tentative de
construction illicite, notamment dans les sites désaffectés ou les sites qui
seront ciblés prochainement par des opérations de relogement, à l'image des
Planteurs et de Ras El Ain. C'est dans ce contexte que les services du secteur
urbain de Sidi El-Houari sont sur le qui-vive et interviennent presque chaque
semaine pour démolir toute construction illicite. La dernière opération remonte
à deux jours où les agents de la commune avaient démoli trois constructions
illicites dans le site dit Terrain Si Ali, dans le quartier des Planteurs.
Suite à un constat faisant état de nouvelles constructions illicites érigées
sur des sites désaffectés après les relogements, le wali d'Oran a ordonné la
poursuite des démolitions de toutes les habitations désaffectées et
l'installation d'un mur de clôture et du gardiennage, au site de Ras El Ain,
a-t-on appris de sources proches de la wilaya. Profitant des multiples
opérations de relogement qui ont ciblé les sites des Planteurs, Ras El Ain et
Terrain Chabat, des dizaines de constructions illicites ont été érigées
récemment au lieux-dits El
Oued, Terrain Chabat, Terrain Gazzelle et Terrain Si
Ali. Selon les habitants des Planteurs disposant de pré-affectations, la
majeure partie des sites désaffectés après les relogements ont été réoccupés
par de nouvelles familles qui s'y sont installées dans la perspective de
bénéficier d'un logement dans le cadre de l'opération spéciale Les Planteurs.
«Pratiquement tous les sites désaffectés ont été réinvestis par de nouvelles
familles, ce qui complique davantage le relogement des familles des Planteurs
qui ont des décisions de pré affectation. Les bidonvilles ne cessent de
s'étirer ces derniers mois en l'absence de tout contrôle. Les habitations qui
n'ont pas été totalement démolies à Ras El Ain ont été réoccupés, alors que
dans d'autres sites ce sont carrément de nouvelles constructions illicites qui
ont été érigées», assure un habitant du quartier. En dépit des opérations de
démolition des habitations précaires, lancés depuis plus d'une décennie et le
relogement de milliers de familles aux nouveaux pôles urbains, les bidonvilles
à Oran occupent toujours une grande superficie. Selon le dernier rapport établi
par la commission de l'aménagement urbain et de l'équipement de l'ex- assemblée
populaire de la wilaya, plus de 150 bidonvilles ont été recensés à travers les
communes de la wilaya. Une dizaine de ces sites ont été éradiqués après le
relogement des familles, à l'instar du bidonville du Virage et de Cheklawa. Ces nouvelles statistiques fournies à la
commission par la direction de la programmation et du suivi du budget
(ex-direction de la planification et de l'aménagement du territoire, DPAT)
indiquent que 32 bidonvilles ont été recensés dans la seule commune d'Oran. Le
bilan fait état d'une hausse sensible du nombre de sites précaires notamment
durant les années 2014 et 2015 où près de 10.000 constructions illicites
abritant plus de 15.000 familles ont été recensées à travers 23 communes de la
wilaya, sur une surface qui dépasse 105 hectares. Le plus grand nombre des
constructions illicites a été recensé dans les communes de Sidi-Chahmi, Es-Senia et Haï Bouâmama (ex-El Hassi). Durant
ces trois dernières années, la wilaya d'Oran a relevé de grands défis en
matière de mise en œuvre de la politique de l'Etat visant à lutter contre
l'habitat précaire. Elle a réalisé un bond qualitatif sur le plan de la mise en
œuvre d'importants programmes et projets colossaux de logement, notamment ceux
programmés au titre du social-locatif (LPL).