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Tébessa: Des projets d'eau qui traînent et des interrogations

par Ali Chabana

Vraiment le dossier à polémique des ressources en eau constitue un casse-tête pour les autorités de la wilaya, avec ses rebondissements et ses révélations, concernant des dizaines de projets réalisés ou en cours. Lancée en 2015, la station d'épuration des eaux usées tarde à entrer en service. L'unité relevant de l'Office national d'assainissement (ONA), conçue d'après des normes hautement performantes, inscrite depuis 2003, n'a pu démarrer à cause du retard des études. Implantée sur une superficie de 19 hectares dans un périmètre longeant la voie ferrée, à la sortie ouest du chef-lieu, la construction de la STEP avait été confiée à l'entreprise nationale Cosider, déjà impliquée dans la réalisation de deux ouvrages hydrauliques, les barrages de Saf Saf et Oued Mellague. L'infrastructure stratégique d'une capacité de traitement équivalent à 300 mille habitants, qui se fera à plusieurs phases, selon les techniques physico chimiques, comprend notamment un canal d'alimentation et des bassins, des grillages de tri d'objets intrus. Au final, les eaux traitées seront destinées à l'irrigation de milliers d'hectares de terres agricoles, ainsi qu'à des usages industriels. Le coût global du projet avoisine les 6 milliards de dinars. Or, il se trouve qu'un mauvais choix de site de collecte, de récupération des eaux usées déversées par la commune qui s'écoulent plus loin en aval de la STEP. Des travaux supplémentaires sont rendus nécessaires afin de remonter et pomper les eaux usées vers la station d'épuration, avec des canalisations et installations de nouvelles buses sur une distance linéaire de près de 18 kilomètres plus bas. A ce rythme, la station tant attendue par la population est renvoyée à plus tard, avec tout ce que cela engendrera comme retard sur la protection du milieu environnemental, autre rôle assigné à la STEP. Après l'ouverture du dossier budgétivore des sommes colossales mobilisées pour la protection des villes des inondations (plus de 7 milliards de dinars consommés), un sujet qui suscite depuis quelque temps des interrogations, surtout que les instances judiciaires comptent ouvrir des enquêtes sur la gestion des montants alloués à des programmes souvent remis en cause et sujets à la vindicte populaire, des citoyens qui se posent la question lancinante, à quoi bon dépenser des sommes faramineuses, quand le résultat est le même, des inondations qui continuent de traîner dans la boue, personnes et biens ?