Le malaise qui couve au sein du personnel de la santé a débordé dans la rue. Hier matin, des dizaines de travailleurs en colère ont organisé une marche qui s'est ébranlée du CHUC pour traverser le centre-ville et marquer une halte devant le siège de la direction de la santé.

Tout au long de leur marche, les travailleurs revendiquaient le départ du directeur de la santé, comme on pouvait le lire sur une large banderole portée par les travailleurs, ainsi que des slogans à travers lesquels on dénonçait les agissements du premier responsable de la santé envers les travailleurs, dont ses positions contre l'intérêt des travailleurs et des malades, leur marginalisation et le mépris affiché par le concerné face à leurs préoccupations. «Manach habsine, koul youm kharjine», scandaient les travailleurs en colère en marchant vers la direction de la Santé.

De leur côté, des inspecteurs de la direction de la santé ont élevé une vive protestation contre les marcheurs, qui sont « manipulés », affirment-ils devant les représentants des médias, par des responsables du CHUC. Cette réaction des travailleurs arrive dans le sillage des missions de contrôle opérées au niveau du CHUC par les inspecteurs de la direction de la santé. Et cela n'a pas plu à certains responsables, qui ont usé de menaces à l'encontre des inspecteurs concernés.

D'ailleurs, ces derniers envisageaient, hier même, selon leurs dires, de déposer une plainte dans ce sens auprès du procureur de la République.

Non sans brosser une situation catastrophique qui prévaut au niveau du CHUC, comme constaté lors de leurs missions de contrôle ces derniers jours. « Les cuisines sont écœurantes, du matériel non inventorié se trouve entassé n'importe où et n'importe comment, sans qu'on sache s'il fonctionne ou non... », signalent les inspecteurs de la direction de la santé. Allant jusqu'à affirmer que si l'on applique les normes sanitaires, le CHUC devrait être tout bonnement fermé ! Le linge sale se lave, désormais, en public dans le secteur de la santé.