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Plaidoyer pour le tourisme spirituel

par A.E.A.

Il y a une carence manifeste des médias et des agences de voyages en matière de mise en valeur et de publicité autour du produit touristique en Algérie, particulièrement pour ce qui a trait au tourisme spirituel et religieux, qui distinguent nombre de régions dans le pays et ce, à l'exemple de Constantine, dont la richesse aussi matérielle qu'immatérielle, à l'instar des zaouïas et des mosquées, notamment, n'est pas à démontrer.

C'est ce qu'a déploré, hier, l'ancien recteur de l'Université islamique ?Emir Abdelkader', le docteur A. Boukhelkhel, qui a souligné, sur la radio locale, que ce legs des anciens est en mesure d'être un levier économique pour la réalisation de plus de richesses.

Et de citer, dans ce sillage, les cas de médias de pays voisins et surtout européens, qui n'hésitent pas à passer de la publicité entre les programmes, pour faire connaître les trésors de tel ou tel site, historique, religieux ou autre.

Cela autant dans les radios que les chaînes de télévision, dit-il, «alors que l'Algérie et Constantine, dans le cas qui nous intéresse, ne manquent pas de ces sites et ouvrages religieux, architecturaux, historiques, culturels et même naturels».

Il relèvera que dans ce domaine, la ?ville des Ponts' est si riche de ces sites qu'on peut passer des années à en parler sans épuiser le sujet. Le tourisme spirituel, qui ne se limite pas à l'aspect religieux et le dépasse largement, fait-il savoir, compte en vérité parmi les plus anciens genres de tourisme dans l'histoire de l'homme.

Celui-ci a eu toujours besoin de décompresser, estime-t-il, de prendre ses aises, de souffler, de couper avec la routine et de partir à la recherche de la quiétude de l'âme, dans la nature ou dans une zaouïa. Il ajoutera que «si nous parvenons à exploiter, comme il faut, ce volet au moyen de mécanismes idoines, ce genre de tourisme est à même de booster, grandement, l'économie locale et celle du pays, par la création d'emplois et de richesses, qui peut égaler sinon dépasser celle du pétrole dans l'avenir».

Et regrettera par ailleurs, que les Agences de voyages ne font pas grand-chose pour la promotion des trésors culturels, historiques, religieux et pas seulement islamiques. Ces Agences sont spécialisées dans l'organisation des seuls Hadj et Omra, ce qui est largement insuffisant, se désole-t-il. Il leur reprochera de ne pas mettre la main à la poche et d'investir, dans la promotion des zaouïas et autres sites spirituels de la ville, ni dans celle de ses joyaux que sont ses ponts et ses universités. Malheureusement on en est encore loin, conclut-il.