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Le «sentiment d'appartenance», objet d'un workshop à l'Université d'Oran 2: La dimension africaine de l'identité algérienne en débat

par Houari Barti

  L'Identité Algérienne/Africaine et le sentiment d'appartenance : «Nous sommes algériens ; nous sentons-nous africains ? Une question d'identité et d'appartenance» est le thème du workshop national qui sera organisé par le Département d'Anglais de la Faculté des langues étrangères de l'Université Oran 2 «Mohamed Benahmed», le 10 janvier prochain.

Un thème qui prend toute sa dimension dans le contexte algérien actuel marqué depuis quelques années déjà par une certaine effervescence des flux migratoires en provenance de l'Afrique subsaharienne et les sentiments parfois de «rejet» et de «déni» que ceux-ci suscitent aussi bien parmi la société algérienne et des médias qu'au sein même de certaines sphères politiques. «En Algérie, il y a une réalité qu'il faut admettre pour provoquer un débat sincère, riche et constructif autour de l'identité africaine, de l'africanité ou de l'africanisme (concepts à explorer et à comprendre)», affirment les organisateurs de ce workshop. «Que savent les Algériens de l'Afrique ? Se définissent-ils comme des Africains ? Se sentent-ils africains ? Inviter un débat sur les questions d'identité et de sentiment d'appartenance, de revendication et de déni, de passivité et d'engagement, est une étape cruciale vers la définition de soi,» soutient-on. C'est un débat qui cherche aussi à offrir de nouvelles représentations du peuple de ce territoire riche et immense, souvent appelé seulement ?terre d'Ebola'!

Selon les mêmes sources, il s'agira aussi de revisiter l'Afrique à travers les œuvres de Chinua Achebe, Ngugi wa Thiong'o, Eskia Mphahlele, Léopold Sedar Senghor, Frantz Fanon, et bien d'autres auteurs africains. C'est une façon de poursuivre la délicate tâche de restaurer l'image d'un continent mal représenté. Plus de cinquante ans après la publication de «Things Fall Apart», Chimamanda Ngozie Adichie, écrivain nigérian du XXIe siècle, évoque le «thème fondamental» de Chinua Achebe, mettant le monde en garde contre «le danger d'une seule histoire». Pour les initiateurs de ce workshop, ce qui motive cet appel à contribution, c'est la nécessité de regarder à la fois l'Histoire et les «histoires» de l'Afrique (ancienne et contemporaine) et en même temps que la nécessité d'initier une rétrospection réflexive «algéro-africaine».

Le workshop devra donc réunir des chercheurs de différents domaines, dont l'histoire, la littérature, l'art, les études culturelles et les études politiques. Il sera présidé par le Docteur Chami avec un comité composé d'une kyrielle de professeurs du département d'Anglais de la fac des Langues de l'Université Oran 2, à l'exemple des Pr. Moulfi, Pr. Boukreris ou encore du Pr. Sebane. La tâche de modérer les débats sera confiée à l'éminent Professeur Lakhdar Barka Sidi Mohamed. Quant aux thématiques qui seront explorées au cours de ce workshop, elles porteront notamment sur «l'Identité et le sentiment d'appartenance», «l'identité algéro-africaine», «l'identité maghrébine-africaine», «l'Africain, l'africanité et l'africanisme», «le panafricanisme», «la négritude», «la diaspora africaine», «l'Afrique comme ?l'autre', «l'Afrique, terre d'opportunités», «la culture africaine», «l'Histoire africaine», «les langues africaines», «l'Afrique postcoloniale», «l'Afrique dans les temps modernes», ou encore «le Racialisme».