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Tribunal criminel d'appel d'Oran: Peine capitale pour l'assassin de Salsabile et son complice

par M. Nadir

Jugés en appel lundi dernier pour l'assassinat de la petite Zahaf Salsabile en août 2018, Kh. Aziz et son complice Ch. Mohamed ont été condamnés à mort. La même peine avait été prononcée lors du procès en première instance qui s'était déroulé en septembre dernier, un mois jour pour jour après la perpétration de l'horrible crime. Alors qu'il avait tout admis au cours du premier procès, exception faite de la volonté de donner la mort, Kh. Aziz a, cette fois-ci, livré une nouvelle version de l'histoire en niant avoir violé l'enfant de sept ans : «J'admets que je l'ai tuée en voulant l'empêcher de crier mais je n'ai jamais abusé d'elle», a-t-il soutenu à la barre. L'accusé qui a tenté de se défendre avec une ferveur qu'on ne lui avait pas vue en septembre, est également revenu sur ses déclarations impliquant Ch. Mohamed : «Je ne lui ai pas demandé de m'aider... Il n'a rien à voir dans cette affaire... Je l'ai impliqué sous la pression de la police...», a-t-il notamment assuré en jurant s'être débarrassé tout seul du corps de la victime. Ch. Mohamed, quant à lui, n'a pas varié dans sa déposition à la barre : «Je n'ai jamais trempé dans toute cette affaire... Je ne sais pas pourquoi ces témoins (la mère et la petite sœur d'Aziz, Ndr) veulent absolument établir un lien entre Aziz et moi... Je n'ai pas aidé au transport du corps de la victime à la décharge de haï Chouhada...», a-t-il asséné avec force, convaincu être victime d'un complot.

Imperméable aux déclarations des accusés, l'avocat de la partie civile a prononcé une impitoyable plaidoirie contre les responsables d'un crime abjecte, bestial, qui a été commis contre une enfant innocente : «Après avoir violé, tué puis, avec l'aide de son complice, jeté le cadavre de Salsabile au milieu des ordures, l'assassin a pris le temps de regarder la télévision avant de se joindre à la rue pour feindre participer aux recherches lancées par les parents Zahaf. C'est dire le sang-froid dont il a fait preuve et la détermination avec laquelle il a agi !», a-t-il dénoncé en réclamant un châtiment exemplaire.

De son côté, le ministère public -représenté par le même magistrat qui avait requis en première instance- s'est appuyé sur les aveux d'Aziz, les témoignages de sa mère et sa sœur établissant la relation entre les deux accusés, le listing des appels téléphoniques de Ch. Mohamed le situant dans le voisinage du lieu du crime et la déposition d'un témoin oculaire ayant vu ce dernier aidant Aziz à charger un sac en plastique dans sa camionnette de type Chana, pour requérir la peine capitale contre les deux mis en cause. Moins prolixe que lors du premier procès au cours duquel il s'est attardé sur le déroulement macabre des événements, le magistrat n'en a pas moins été implacable dans son réquisitoire.

Si l'avocat de défense de Ch. Mohamed, du barreau de Mostaganem, s'est appliqué à tenter de mettre en doute les éléments de preuves retenus contre son client -notamment par l'absence de preuves matérielles scientifiques- et plaidé l'acquittement, celui de Kh. Aziz, commis d'office, a réclamé les circonstances atténuantes. Après délibérations, le tribunal criminel d'appel a reconnu les accusés Kh. Aziz et Ch. Mohamed coupables des faits qui leur étaient reprochés et les a condamnés à la peine capitale. Le tribunal a également décrété qu'ils devraient verser solidairement trois millions de DA à chacun des deux parents de la victime à titre de dommages et intérêts.