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Grève des résidents: Réorganisation des Urgences des CHU

par Ghania Oukazi

Les responsables des centres hospitalo-universitaires se sont réunis, hier, pour décider d'une (ré) organisation de leurs services des urgences, afin de palier aux conséquences du refus des médecins résidents d'assurer les gardes durant la journée.

Les médecins résidents grévistes ont, en effet, décidé de ne plus assurer les gardes des urgences de 8h à 16h, mais uniquement de 16h à 8h. Ils justifient cette décision par le fait que leurs salaires ont été ponctionnés et même gelés même s'ils se sont arrangés pour assurer le service minimum. C'est à l'issue de la réunion qu'ils ont eue, lundi dernier, avec les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qu'ils ont cru nécessaire de faire monter d'un cran leur colère ou plutôt leur entêtement. Réunion qui en fait, n'a pas eu lieu puisque elle a, tout de suite, tourné au vinaigre. Les responsables du MESRS ont posé comme préalable à leurs discussions avec les représentants des grévistes, l'arrêt de la grève avant toute négociation sur quoi que ce soit. Préalable qui a fait sortir les grévistes de leurs gonds.

Ils ont, alors, ramassé leurs affaires et sont sortis de la salle. Ils voulaient se réunir avec le MESRS pour définir un nouveau calendrier des examens particulièrement, celui du DEMS qu'ils agitent pour faire «capoter» leur année universitaire. Les deux parties se sont alors quittées en mauvais termes. Il semble que les grévistes ont décidé de tirer leur dernière cartouche, celle de ne plus assurer les gardes des urgences durant la journée jusqu'à la satisfaction de l'ensemble de leurs revendications.

L'on dit qu'ils sont déjà passés à l'action dans certains CHU, dès le lendemain de la réunion. Ce qui est sûr, c'est que les responsables de CHU se sont réunis, hier, dans leur direction respective, avec les chefs de services et les maîtres assistants pour trouver des solutions aux retombées de cette mauvaise carte qu'ont tirée les médecins résidents grévistes. Selon certains responsables, « il est clair que la solution la plus indiquée et la plus simple est que les gardes aux urgences soient assurées durant la journée par des maîtres assistants et des internes appuyés par des externes. » C'est-à-dire que « rien ne changera, vraiment, puisque depuis le déclenchement du mouvement de grève, les équipes médicales ont été réduites mais tiennent le coup et font le maximum pour répondre à toutes les doléances des malades,» affirment nos interlocuteurs. Il est prévu, aussi, de conforter les équipes médicales réduites «par des médecins généralistes, » pensent-ils encore. Déjà fortement minés par de terribles dysfonctionnements, les CHU sont, depuis novembre, pris en otage par une profession qui n'éprouve pas la moindre gêne de commercer avec la santé des citoyens, en vue d'assurer ses propres avantages, très souvent sonnants et trébuchants. « On ne peut prétendre être médecin si on foule aux pieds l'éthique et on manque d'humilité,» soutiennent des parents de patients hospitalisés. Il est attendu que le conflit se corse, davantage, au regard des positions fermes que les deux tutelles ?Santé et Enseignement supérieur- affichent et semblent garder intactes. «Il est impossible que l'Etat abroge le service civil et le service national pour une catégorie professionnelle qui n'est pas, plus ou moins importante, que tant d'autres, l'absence des médecins résidents dans les services a été toujours comblée par des maîtres assistants qui n'ont épargné aucun effort pour gérer la situation, » affirment des responsables de CHU. « Nous leur rendons hommage tout autant qu'aux médecins généralistes, aux internes et externes qui restent dévoués à l'égard des malades, c'est un signe très fort d'abnégation et de sérieux comme l'exige la profession, » soulignent-ils.