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Constantine - Louisa Hanoune dénonce la suppression de l'impôt sur la fortune

par A. El Abci

La participation du Parti des travailleurs (PT) aux locales de ce 23 novembre n'est pas une caution au pouvoir en place, loin s'en faut, mais une volonté de changement du régime et ce, du fait que la crise que vit le pays n'est pas due à une baisse des revenus des hydrocarbures, mais à celle de la nature de la politique en cours actuellement.

C'est ce qu'a déclaré hier à Constantine la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, lors d'un meeting qu'elle a animé au palais de la culture Al Khalifa devant une assistance clairsemée dans une salle qui s'est révélée trop grande. Situation qui n'a pas entamé la détermination de l'oratrice, qui a appelé à un vote massif jeudi prochain. Ainsi, ne dérogeant pas à son discours critique, elle dira que les choses laissent à désirer et ont pour nom le gel de plusieurs projets de l'éducation, de la santé, etc., non sans souligner le fait que les zones industrielles ne sont mobilisées qu'à 30% de leur capacité et à seulement 20% pour les zones d'activité. « Cet état déplorable du développement local dans la wilaya est le résultat d'une mauvaise politique qui fait fi du bien-être des citoyens et surtout des travailleurs et des démunis », estime la secrétaire générale du PT.

Cependant, ajoute-t-elle, c'est loin d'être une fatalité et il est possible de rectifier le tir en choisissant nos élus locaux, dont la mission sera de protéger et préserver les APC des faillites qui les guettent et de lutter pour un retour au développement local. Retour qui signifie renouer avec la croissance, la création d'emplois et de la richesse, par d'abord la relance des projets frappés de gel, la lutte contre les détournements de fonciers, industriel et agricole. Le FLN, poursuit-elle, a fait la révolution de 54 qui était d'essence socialiste, s'en est détourné après 62 menant une politique capitaliste, contrairement au Parti des travailleurs qui s'en revendique toujours. Et ce n'est pas étonnant que le gouvernement actuel pratique une politique de classe qui favorise les riches, en ignorant les problèmes des travailleurs. Et d'évoquer dans ce cadre la suppression de l'impôt sur la fortune et la loi de finances 2018, qui consacre l'austérité qui dure en fait depuis 2015 avec des réductions des dépenses en matière d'éducation, de santé et des retraites et c'est le retour à l'indigénat colonialiste, souligne-t-elle.

On dit qu'il n'y aura pas d'augmentation des taxes, mais ce qui est sûr c'est que les prix des carburants sont concernés, à l'instar de l'essence et du gasoil (6 et 2 dinars) avec des répercussions inévitables sur le transport et l'agriculture. Et d'estimer que le ministre des Finances ose évoquer la privatisation, qui signifie la destruction des moyens de production et leur accaparement par des apprentis entrepreneurs, avec la transformation de l'Algérie en place financière internationale, comprendre type paradis fiscaux à l'instar du Panama.