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Selon le ministère de l'Intérieur: L'administration va se retirer le jour du scrutin

par Yazid Alilat

Globalement, le fichier électoral national s'est accru de plus de 200.000 nouveaux électeurs inscrits pour les élections locales du 21 novembre prochain, qui seront «transparentes». C'est ce qu'a annoncé hier dimanche à la radio nationale l'inspecteur général au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du Territoire, M. Abderahmane Sidini. L'opération de révision exceptionnelle des listes électorales «est terminée», a-t-il indiqué, ajoutant que, selon le bilan provisoire de cette opération, «il y a eu plus de 340.000 nouveaux dossiers d'inscrits et 213.000 dossiers de radiés, soit un solde d'un peu moins de 200.000 nouveaux inscrits au niveau du corps électoral.» «L'opération sera achevée le 6 octobre après épuisement des délais de recours et sera suivie d'une révision annuelle, qui aura lieu au début du mois d'octobre et va nous permettre d'assainir encore davantage les listes électorales, et peut-être qu'on aura un plus au niveau du corps électoral», a-t-il ajouté.

Selon l'Inspecteur général du ministère de l'Intérieur, «toutes les dispositions ont été prises pour ce rendez-vous, les documents électoraux ont été acheminés vers les wilayas, les listes d'émargement et les bulletins de vote seront acheminés au moment opportun», a-t-il précisé, avant d'insister que «tout est prêt» pour ces élections locales. Sur la transparence de ces élections, M. Sidini a affirmé qu'elle sera «assurée, notamment par la Haute instance de surveillance des élections (HIISE): ils ont toutes les prérogatives pour contrôler l'opération du début à la fin», a-t-il dit. Il y aura en outre «cinq observateurs dans chaque bureau de vote, et des représentants de partis, je ne vois pas comment il ne peut pas y avoir une transparence au niveau de ces opérations», s'est interrogé l'inspecteur général du ministère de l'Intérieur, selon lequel «l'administration va se retirer le jour du scrutin pour laisser le personnel d'encadrement et les partenaires politiques jouer leur rôle et assurer à cette opération la transparence la plus totale.» Selon ce cadre du ministère de l'Intérieur, il y aura par ailleurs une forte participation des électeurs à cette consultation, car il s'agit «d'élections de proximité, donc des candidats qui vont servir les citoyens dans leur quartier, leur village. Ces élections locales vont attirer un grand nombre de citoyens pour choisir les élus communaux et de wilaya «, soutient-il, avant de relever que «je suis sûr qu'il y aura un afflux important» à ces élections. Sur le million de bulletins nuls lors des dernières élections législatives de mai 2017, il a estimé qu'ils sont «une forme d'expression qu'il faut respecter, ce sont des élections communautaires par excellence et le citoyen a tout intérêt à choisir une élite et muter vers un nouveau mode de gestion de la cité, qui soit en harmonie avec l'intérêt général.» Le taux de participation aux dernières élections locales du 29 novembre 2012 était de 44,26% pour le renouvellement des APC et de 42,92% pour les APW, le nombre d'électeurs ayant été de 21.645.841.

La nouveauté pour ces élections, est qu'il n'y aura plus de conflit au sein des nouvelles assemblées pour désigner le P/APC, car «le problème a été réglé en grande partie par la loi organique du régime électoral», selon M. Sidini qui a expliqué que dorénavant, le P/APC ou le maire sera celui qui a été désigné en tête de liste de la liste majoritaire.» Commentant ces disposition, il a estimé qu»'il y aura donc moins de dissensions, et on va renforcer le périmètre de gestion du P/APC et l'assemblée élue pour éviter les conflits internes.» «Il n'y aura plus de problème de désignation du P/APC comme avant», a-t-il ajouté.

Sur la révision du code communal, il a expliqué qu'il y aura «un nouveau cadre juridique pour favoriser la participation citoyenne aux affaires de la cité. L'idée n'est pas de limiter la démocratie représentative des élus par la démocratie participative, c'est un nouveau code pour les collectivités locales, on travaille sur une charte pour que les élus associent les citoyens à la gestion citoyenne de la cité, notamment sur les questions vitales de la vie de la cité ou les projets communautaires». Selon l'Inspecteur général du ministère de l'Intérieur, il s'agit d'un «processus qui doit être endogène, inclusif et participatif par nature.» «C'est un texte très important qui nécessite un effort particulier et on espère pouvoir le présenter (à l'APN, NDLR) au début de l'année prochaine, soit au début du 1er trimestre 2018 après consultation des partenaires concernés par le développement local», annonce t-il. En fait, le prochain code électoral, selon M. Sidini, va «approfondir plus la décentralisation et permettre aux élus de jouer leur rôle, avec toutes les prérogatives pour administrer librement leur collectivité, et il y aura le principe de la responsabilité avec les règles de la transparence. Les élus pourront développer leur commune en toute transparence également, dont le recouvrement des créances de la fiscalité communale». Sur le développement des régions frontalières, il a rappelé que cette politique s'inscrit «dans une logique d'aménagement du territoire, il suffit de les promouvoir et mettre en place les outils de développement de ces périmètres.» Répondant à une question des auditeurs relative au niveau d'instruction et l'âge des candidats aux APC et APW, il a rappelé que se porter candidat est un droit garanti par la Constitution quel que soit le niveau d'instruction, alors que l'âge requis est fixé à partir de 23 ans.