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Suppression de la basmala et symboles de la franc-maçonnerie: L'UNPEF tire sur Benghabrit

par Moncef Wafi

L'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) tire à boulets rouges sur le ministère de l'Education nationale l'accusant notamment de vouloir orienter l'opinion publique, en général, et la famille éducative, en particulier, vers des questions secondaires «pour faire passer plus de concessions et d'atteintes aux constantes nationales». Dans un communiqué, en date du 16 septembre 2017, sanctionnant la réunion de son Bureau national, le syndicat estime qu'avec toute rentrée sociale, «le ministère de l'Education nationale nous surprend, comme à ses habitudes, par des fautes graves et des décisions choquantes dont les conséquences sont désastreuses».

L'UNPEF indique qu'à travers ces démarches, la tutelle cherche à pousser la société vers des considérations idéologiques la renvoyant aux années 70. Et c'est dans cette ambiance électrique, dans la poursuite des réformes de deuxième génération et à l'ombre de la marginalisation des partenaires sociaux et le non traitement des dossiers en suspens, que le Bureau national a organisé sa réunion périodique du 10 au 14 septembre derniers. Parmi les points soulevés lors de ce rendez-vous, les atermoiements dans la révision des disparités de la loi fondamentale du secteur de l'éducation et la non application du décret présidentiel 266-14.

Le syndicat dénonce aussi la poursuite des réformes dites de deuxième génération dans sa seconde phase avec comme conséquences le retard dans l'impression des manuels scolaires, dans leur mauvaise distribution après avoir confié cette opération aux librairies privées.

L'UNPEF est revenue sur la polémique actuelle dénonçant la suppression de la basmala des livres scolaires et s'interroge sur les raisons de la dérobade du ministère pour ne pas expliquer la présence de symboles de la franc-maçonnerie dans le CD destiné à la formation des enseignants, rapporte toujours la même source d'information. Cette dernière question avait déjà été soulevée par la Coordination nationale des enseignants de sciences islamiques, dans sa session extraordinaire de juillet dernier, dont les membres avaient détecté la présence de «symboles de la franc-maçonnerie», a déclaré Boudjemma Chihoub. Le président de la Coordination avait appelé le président de l'Assemblée populaire nationale à créer une commission d'enquête afin de déterminer la nature et la provenance de ce CD. De son côté, le ministère de l'Education nationale, par le biais de son inspecteur général Messeguem Nedjadi, avait annoncé qu'une commission d'enquête sera diligentée après la seconde session du bac pour examiner le CD mis en cause. A en croire le communiqué de l'UNPEF, rien n'a été fait pour le moment. D'une durée d'une dizaine de minutes, le CD contient un mini-documentaire muet, abordant le thème de l'adolescence et ses troubles.

Parmi les revendications de l'Union on retrouve des critiques sur le manque de sérieux dans la gestion du problème de la surcharge des classes, la détérioration de l'état des établissements et des cantines scolaires, les problèmes de transport et les nominations anarchiques dans plusieurs directions de l'éducation. L'UNPEF insiste sur le rejet de la nouvelle loi sur la retraite dans sa version actuelle et met en garde contre l'adoption du code du travail sans consulter les syndicats autonomes. L'UNPEF rend responsable le gouvernement de l'équilibre du pouvoir d'achat des fonctionnaires et des travailleurs et dénonce sa politique de terreur envers les citoyens. Le syndicat dénonce aussi le silence du gouvernement et ses pratiques contre les libertés syndicales et les poursuites judiciaires contre les responsables du SNAP et du SNATEGS.