Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Mercato estival: Des clubs en banqueroute enflamment le marché des transferts

par Kamel Mohamed

La plupart des clubs des Ligues 1 et 2 sont en pleine négociation avec les joueurs, dans le cadre du mercato estival. Le marché des transferts s'enflamme progressivement du fait de la surenchère de certains clubs. Les présidents de club sont actuellement affairés à conclure des contrats avec des joueurs à recruter et négocient aussi le départ des joueurs qu'ils comptent vendre avant la fin de leurs contrats. En somme, le marché des transferts est en pleine ébullition et tout se déroule le plus normalement du monde, comme si les clubs jouissent d'une grande aisance financière. Certains clubs auxquels la FAF a interdit de recruter sont en passe de régulariser les litiges financiers qui les opposent à des joueurs ou des entraineurs afin de pouvoir se lancer dans le marché des transferts. Il s'agit pour eux d'une course contre la montre, sachant que les objectifs de chaque club sont grandement tributaires de la qualité des joueurs recrutés. Les autres clubs qui ne sont pas interdits de recrutement ont déjà engagé de nouveaux joueurs, à l'image de l'USM Alger, le NA Hussein Dey ou encore la JS Kabylie.

Pour rappel, 12 clubs de Ligue 1 et 10 de Ligue 2 sont interdits de recrutement. L'ESS qui s'est engagée à assainir ses litiges financiers envers ses anciens joueurs, marque sa présence en force dans le mercato estival. D'autres clubs qui sont dans la même situation que l'Entente négocient avec des joueurs malgré l'interdiction qui les frappe concernant le recrutement de nouveaux joueurs. Afin d'anticiper sur des situations de blocage, la Ligue de football professionnel a prévu une réunion avec les clubs des Ligues 1 et 2 ce jeudi. Le point concernant les litiges financiers clubs-joueurs est à l'ordre du jour de cette réunion qui s'annonce importante puisqu'elle permettra de préparer la nouvelle saison. Il faut cependant relever que malgré la situation financière difficile de la quasi-totalité des clubs, le marché des transferts reste actif. Des primes de signature et des salaires mirobolants sont annoncés par la presse.

Pour ce qui est des joueurs étrangers, il est fait obligation aux clubs de justifier d'une garantie financière pour éviter les litiges avec les instances internationales, notamment la FIFA. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, tous les clubs algériens évitent de se plaindre de leur situation financière à cette période précise. Ils engagent des sommes colossales au mercato estival pour menacer par le suite de se retirer du championnat à cause de difficultés financières. A partir du mois d'octobre ou novembre, ces clubs vont multiplier, comme à l'accoutumée, leurs rencontres et réunions pour faire pression sur les autorités du pays et en premier lieu le ministère de la Jeunesse et des Sports afin d'exiger des aides financières. Or, les temps ont changé et la situation financière du pays n'est plus la même. En plus de la suppression des aides financières de l'Etat, le nouveau président de la FAF, Kheireddine Zetchi a exigé que les clubs règlent leurs litiges financiers avec leurs joueurs et régularisent leur situation avec la CNAS. C'est dire que l'étau se resserre sur les clubs qui doivent justifier d'une gestion saine et transparente auprès de la Direction nationale de contrôle de gestion des clubs (DNCG). En ce sens, les clubs qui sont déjà en faillite financière sont appelés à faire des efforts pour améliorer leur gestion. Ils auront ainsi du mal à tenir les engagements qu'ils auront pris durant l'actuel mercato estival. Faute d'argent, plus rien ne sera comme avant pour ces clubs dont les présidents sont appelés à partir.