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Bouira: Le rôle du soufisme et des confréries discuté à l'université

par Farid Haddouche

La faculté des sciences sociales a organisé pendant deux jours un colloque national sur le soufisme, au niveau de l'auditorium de l'université Akli Mohand Oulhadj. Une rencontre qui a vu la participation de plusieurs universitaires venus, entre autres, de Médéa, Blida, Relizane, Msila, Bordj Bou Arréridj, et de représentants de la zaouïa Cheikh Laâmouri et des confréries de la tarika Rahmania, Tidjania et Qadiria. Selon M. Hocine Mohamed Chérif, docteur en histoire contemporaine, vice-président du colloque, « de par le déroulement de ce colloque, nous préconisons pour notre société la pratique d'un islam de paix et de fraternité, contrairement aux théories importées qui, nous le constatons, concourent à détruire la solide assise de notre cohésion qui existe depuis des millénaires. Il s'agit pour nous, également, de mettre en valeur le rôle du soufisme dans l'éducation de notre société, afin de la prémunir de l'extrémisme et son corollaire le terrorisme qui est complètement étranger à nos mœurs et qui a ébranlé notre mode de vie ». C'est à partir de cette optique qu'a été abordé le premier thème de ce séminaire, portant sur l'histoire du soufisme, de sa philosophie et méthodologie, et de son rôle social et spirituel. Des interrogations ont été émises par les participants concernant les étapes qu'a connues le soufisme dans l'histoire islamique et son impact sur la vie sociale, et sa présence en même temps que les zaouïas à l'heure actuelle. Le rôle des confréries religieuses dans le pays, notamment la tariqa Rahmania qui a, d'après les explications données par des universitaires, grandement contribué de manière certaine dans la cohésion de la société algérienne, parce que d'après leur raisonnement qui paraît probant, cette confrérie a toujours prôné un islam de paix et mysticisme. Le docteur Mohamed Chérif reviendra plus longuement sur la Rahmania (Tharehmanit), cette confrérie musulmane soufie : « La confrérie Rahmania a connu son âge d'or en propageant sa philosophie religieuse mystique en Afrique du Nord. Cet islam maraboutique, si vous voulez, de confrérie musulmane soufie a connu une grande audience en Algérie. Et de toutes les confréries qui se sont succédé en Afrique du Nord (Tidjania, Qadiria, Chadoulya, Aïssawia et Ammaria), la tariqa Rahmania est la seule à s'être indiscutablement ancrée en Kabylie à partir de 1774 jusqu'à 1857, avant que la répression de l'administration coloniale ne mette fin à son épanouissement. La tariqa Rahmania a été adoptée en Kabylie à cause de ses références qui prêchent le bien-être social, l'apaisement et le pacifisme, puisque toute personne peut l'intégrer sans que son appartenance ethnique ou religieuse ne soit prise en compte, à condition seulement qu'elle se conforme aux règles de cet ordre religieux pacifique ».