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Tiaret - Aïn Skhouna : des atouts en jachère

par El-Houari Dilmi

Pratiquement à mi-chemin entre Tiaret et Saïda, coincée au beau milieu d'immenses étendues steppiques, la commune de Aïn Skhouna aurait été promise à un avenir radieux, si ses nombreux atouts étaient mis à profit : le tourisme thermal et spirituel en premier lieu.

De Tiaret jusqu'à Sidi Abderrahmane, sur la RN90, jusqu'aux frontières de la wilaya de Saïda, la route est en bon état, à la plus grande satisfaction des usagers. Les 44 kilomètres de Sidi Abderrahmane jusqu'à la paisible localité de Aïn Skhouna, sur de larges périmètres steppiques, est également dans un bon état. Relevant de la daïra d'El-Hassassna, les habitants sont bienveillants à l'égard de «l'étranger». L'établissement hôtelier qui gère la source de Aïn Skhouna a plutôt fière allure. Disposant de bungalows et de chambres propres et bien équipées, il offre toutes les commodités.

Classée zone humide par la convention RAMSAR le 2 février 2001, Aïn Skhouna est la plus grande zone humide naturelle de ce type en Afrique. En plus de plusieurs atouts comme le tourisme climatique, thermal et spirituel, la chasse touristique, elle dispose également d'une zone d'expansion touristique (ZET) qui s'étend sur 113 hectares. Avec une source thermale à 50°C et un débit de 80 l/s, elle offre des caractéristiques thérapeutiques variées telles que le traitement des affections rhumatismales, les maladies de la peau, les maladies pulmonaires ou encore les maladies liées à la circulation du sang.

Un employé du seul établissement hôtelier de la ville nous explique que malgré les nombreux atouts dont dispose la commune, elle reste à l'écart du développement touristique en particulier. «Excepté les week-end et les périodes de vacances, notre établissement reste peu fréquenté», regrette-t-il. Aïn Skhouna dispose également d'un bassin d'eau avec des poissons d'eau douce comme le tilapia, indiqué dans le traitement des maladies de la peau.

Le tourisme spirituel est un autre atout de Aïn Skhouna avec la zaouïa de la tariqa Chikhiya, située à 5 kilomètres de la commune. Le tronçon est malheureusement en état de dégradation avancé. La zaouïa, qui attire de nombreux visiteurs, dispose de plusieurs grottes datant des années 50 où le fondateur de la tariqa, Cheikh Sidi Med Ben Bahous avait pour habitude de se retirer pour prier et méditer. En quittant Aïn Skhouna, le sentiment d'un «immense gâchis» nous serre les tripes, quand on sait que ce sont d'abord les idées qui manquent pour faire du tourisme dans notre pays une autre opportunité pour nous désarrimer de notre maudite dépendance des hydrocarbures.