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Sécurisation du câble Internet Marseille-Annaba: Les explications de la ministre

par Yazid Alilat

La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Imène Houda Feraoun a estimé, hier, dimanche, que les travaux de sécurisation du câble sous-marin ?'SEA-ME-WE 4'' relié à Marseille se sont très bien passés, en dépit des désagréments causés par ces travaux de maintenance aux utilisateurs de l'Internet.

Elle a expliqué à la radio nationale, 48 heures après les travaux de sécurisation du câble sous-marin, avec la mise en place d'une nouvelle chambre d'atterrissement plus sécurisée, sur une plage, à Annaba, qu'il n'y a pas eu « en fait de coupure de l'Internet». «Il n'y a pas eu de coupure de l'Internet», a t-elle souligné, car il y a eu des liaisons sur le câble Alger-Palma (Alpal) et celui de Annaba-Bizerte (Tunisie). La ministre a expliqué qu'en réalité, il ne s'agit pas d'un câble sous-marin de fibre optique qui relie la ville de Marseille à Annaba, mais d'un câble qui part de Marseille, et donc de l'Europe, vers les autres villes du Maghreb, à commencer par Annaba, Tunisie, jusqu'à Kuala Lumpur en Malaisie, en passant par le Pakistan, l'Inde... «Ce câble relie beaucoup de pays», indique la ministre qui a précisé que c'est le groupe français MECMA, qui assure sa maintenance, en coordination avec la société ELLETRA.

La ministre a rappelé les dégâts occasionnés à la chambre d'atterrissement du câble, en mars 2016, par une grosse tempête. «On avait contacté, à ce moment, le consortium international MECMA, pour la maintenance du câble», a-t-elle ajouté, mais, explique-t-elle, «le navire câblier du consortium ne peut venir à n'importe quel moment et donc il fallait attendre. Une première date a été proposée pour l'hiver dernier, mais on a préféré le mois d'avril, avec une météo plus clémente». «Si on n'avait pas retenu la date du mois d'avril, on aurait attendu jusqu'au mois de décembre, et laisser le câble à découvert, avec tous les risques que cela suppose, car on ne peut le surveiller H24». Une nouvelle chambre d'atterrissement a été construite à une centaine de mètres plus loin que la première et les travaux ont débuté avec le sectionnement du câble puis leur raccordement au nouveau câble, à partir du nouvel abri, selon la ministre. «Les travaux se poursuivent pour remettre le câble au fonds de la mer. De cette manière, on n'aurait plus de problèmes pour de longues années», a assuré la ministre. Les travaux doivent durer jusqu'au 27 avril. La capacité de ce câble de fibre optique est de «600 GB, alors que celui d'Alger-Palma est de 80 GB. Il y a, également, un autre câble reliant la ville de Annaba à celle tunisienne Bizerte, d'une capacité de 40 GB», rappelle la ministre, qui a indiqué que ce dernier câble assurant une liaison Internet, avec un débit de 40 GB, est «utilisé par l'Algérie et la Tunisie dans des cas urgents». «On ne l'utilise pas pendant l'année, et en cas d'urgence les deux pays peuvent l'utiliser. Durant ces deux jours de travaux sur le câble Marseille-Annaba, il y a eu les 40 GB du câble Annaba-Bizerte, et les 80 GB de l'ALPAL. Donc on a eu 120 GB, ce qui est insuffisant par rapport aux 600 GB qu'assurait le câble en maintenance. Avec un «pic», on arrive à 500 GB, donc les ingénieurs d'Algérie Télécoms ont distribué 10 GB pour les opérateurs téléphonie mobile, 40 GB pour les entreprises du secteur économique, dont Air Algérie, etc... Les autres 40 GB ont été distribués aux autres utilisateurs», explique Imène Houda Feraoun. Elle a, en outre, rappelé, sur le timing de l'opération de maintenance du câble sous-marin ?'Sea ME-WE-4» que nous avons préféré la journée de vendredi, car le trafic est en baisse, et on a bloqué la vidéo car elle utilise beaucoup de bande passante, ainsi que les réseaux sociaux.» En clair, la ministre souligne que «si on avait laissé la chambre d'atterrissement de Annaba, on aurait vécu une catastrophe, et donc on a préféré utiliser cette période pour sa maintenance.» Elle a, également, indiqué que «les travaux de réparation du câble, qui a été sectionné en deux, ont été délicats». Sur la question de l'absence d'une autre connexion sécurisée, elle a déploré ce retard, et souligné que «c'est en 2015 que nous avons relancé le projet pour la réalisation d'un second câble de sécurité pour l'Algérie, et on a mis en place deux autres câbles (Oran-Valence et Alger-Valence) pour un coût global de 27 millions de dollars», souligne la ministre, qui a indiqué que ces deux câbles devaient entrer en service en février dernier, avec l'achèvement des travaux des chambres d'atterrissement d'Alger, Oran et Valence. Mais «des problèmes techniques et administratifs, côté espagnol, ont retardé le projet», précise la ministre. En mars 2015, la rupture de ce même câble par un navire marchand quittant le port de Annaba avait provoqué de grosses ruptures de l'Internet et des Télécoms, ce qui avait incité les pouvoirs publics à mettre en place les deux projets de nouveaux câbles de communication sous-marins, entre Alger et Valence et Oran-Valence. Sur l'introduction, par ailleurs, du FTTH (Fiber to The Home), elle a déclaré que «cette technologie est relativement récente et elle vient d'être introduite en Algérie, car elle élimine les baisses de débits.» «Algérie Télécoms va raccorder un million nouveaux abonnés», a indiqué la ministre qui a annoncé que l' «idée est qu'en 2018, il y aura 3 millions de clients au FTTH». Elle a, au passage, décrié la mauvaise installation des MSAN (multi-service access node), estimant que «l'étude de réalisation des MSAN n'a pas été bien faite.» Enfin, Imène Houda Feraoun a affirmé que «nous ne pouvons permettre que les téléphones portables servent à ouvrir de comptes virtuels, car cela représente un grand danger pour l'Economie nationale».