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Conséquences directes de la licence d'importation: Après la pomme des Alpes, la céramique de Castellón

par Moncef Wafi

Le maire de Castellón, Amparo Marco, est inquiet suite à la décision algérienne d'imposer des licences d'importation pour le secteur de la céramique, concernant les carreaux et dalles de pavement.

L'instauration des licences menace, directement l'économie         de cette région, à l'est de l'Espagne, considérée comme la capitale de l'industrie céramique ibérique. La facture d'importation des produits en céramique (briques, dalles, carreaux et autres articles similaires) avait grimpé de 6,26%, dans les 5 premiers mois de 2016, passant à 24,61 millions de dollars contre 23,16 millions, durant la même période, en 2015, mais avec des quantités importées, en légère baisse, à 25.448 t contre 25.822 t. Le dispositif des licences devra rogner les dividendes des entreprises castellonaises puisque l'Algérie est le cinquième client mondial de la céramique espagnole. Selon la presse régionale espagnole, l'édile de Castellón aurait demandé au Consul général d'Algérie à Valence, Azzeddine Benbelgacem, de tenir une réunion, le plus tôt possible, pour obtenir toutes les informations possibles sur cette question, affirmant que la limitation des importations algériennes risquerait de porter un sérieux coup, au secteur de la céramique, l'un des premiers générateurs d'emplois dans la région. «Il est important de ne pas promouvoir des mesures permettant de réduire le chiffre d'affaires de nos entreprises», a dit, en substance, le maire de Castellón.

Un épisode qui rappelle celui de l'interdiction d'importation des produits agricoles dont la pomme des Alpes qui avait fait réagir le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Christian Estrosi. En effet, l'une des conséquences directes de la décision prise par le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, fin-janvier dernier, d'interdire l'importation des agrumes et légumes frais, durant la période de récolte «quelle qu'en soit l'origine», est cet appel à l'aide lancé par l'ex maire de Nice qui avait saisi le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, pour sauver la filière de la pomme des Alpes, d'une faillite imminente. Christian Estrosi, alerté par les professionnels de la filière, a reconnu que le marché algérien «totalement bloqué» est indispensable pour la survie du secteur. «Plus aucun producteur de pommes des Alpes ne peut exporter sa production», s'était-il alarmé, en appelant, directement, à l'implication «en urgence» des plus hautes autorités françaises auprès de leurs homologues algériens, «sinon nos producteurs mettront, tous, la clé sous la porte», prévient-il. Le marché algérien est qualifié par un Estrosi inquiet, de «stratégique», absorbant plus de 40% des ventes de pommes des Alpes, quant à la propagation de cette situation «dramatique», au reste du territoire français. Estrosi avait exigé de l'Algérie d'instaurer un quota de 20.000 tonnes de pommes des Alpes «minimum, soit 15 millions d'euros de chiffre d'affaires pour permettre la survie des exploitations alpines qui connaissent des problèmes de trésorerie très importants».