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Tébessa: La santé dans tous ses états

par Ali Chabana

  Tout en fournissant des sta-tistiques inhérentes à des indicateurs généraux sur l'état de «santé» de son secteur, le DSP de la wilaya de Tébessa, Mounji Mestouri, a parallèlement reconnu les insuffisances et le manque à gagner. Depuis quelques années, la santé à Tébessa a enregistré des améliorations notables, en matière de dotation en infrastructures sanitaires, notamment, visant à une couverture satisfaisante pour la population de la wilaya, en citant, à titre d'exemple, les chiffres de 1,84 lit pour 1.000 habitants, 1 hôpital pour 82.525 habitants, ou encore un médecin spécialisé pour 4.318 habitants et une pharmacie pour 3.732 âmes. Ces quelques chiffres indiquent généralement une moyenne en dessous de celle enregistrée à l'échelle nationale. De quoi se poser la question sur le pourquoi de ce déficit sur le nombre des structures sanitaires existantes, le manque chronique dans certaines disciplines médicales qui influe négativement sur la qualité des services des soins proposés. Concernant également le retard accusé pour la réception des nouvelles infrastructures en cours de réalisation inscrites au programme des 39 opérations pour lesquelles 14 opérations gelées ont été alloués 690 millions de dinars. Parmi les projets en phase d'achèvement, l'hôpital psychiatrique de 120 lits, qui sera réceptionné dans le 2e semestre de l'année en cours, l'hôpital M'henia Benjedda (84 lits) du chef-lieu et qui sera doté d'un service pédiatrie et de médecine interne. Des points noirs, il existe, selon le DSP, 93 postes vacants pour ce qui est des médecins spécialisés, dans certaines spécialités considérées de base, anesthésie-réanimation, gynécologie obstétrique, cardiologie.

C'est aussi le cas des maladies non encore éradiquées, en dépit des campagnes de sensibilisation en zones rurales, telle la brucellose, avec 734 cas recensés en 2016, en particulier dans les localités de Bir El Ater et Cheria (551 cas), une enveloppe de 150 millions de dinars de charge financière. Les responsables de la santé à Tébessa se targuent de quelques résultats plutôt positifs, parmi ceux-ci, la réussite plus au moins de la campagne de vaccination en milieu scolaire contre la rougeole et la rubéole et un taux de 53,74%. Toujours au niveau du secteur de l'éducation, les services sanitaires ont effectué plus de 112.631 consultations par les 26 unités déployées dans les écoles. Autre pathologie lourde, l'hépatite A, 55 cas en 2016, le HIV, 18 cas recensés entre 2016 et début 2017. A cela s'ajoute un programme de réhabilitation et aménagement d'autres structures sanitaires, pour un montant global de plus de 716 millions de dinars, ainsi que l'acquisition d'équipements médicaux de l'ordre de 910 millions dinars, en chirurgie et radiographie, matériels de laboratoire. Le DSP souhaite que les projets d'investissement dans le secteur de la santé soient plus nombreux, prenant comme exemple, d'après les dossiers déposés, le projet de 13 cliniques médicochirurgicales, 03 autres projets de cliniques chirurgicales en ORL et ophtalmo, 03 centres d'hémodialyse et 10 laboratoires d'analyses médicales. Toutes ces structures seront d'un apport significatif pour la santé de la wilaya de Tébessa, pour le renforcement du secteur public, l'objectif à moyen terme étant de répondre d'une manière suffisante à la demande des habitants et ne plus recourir à des établissements hospitaliers hors wilaya. Et dans toute cette machinerie complexe, le facteur humain demeure à lui seul une problématique essentielle pour les gestionnaires ou comment instaurer une véritable culture sanitaire chez les citoyens, leur inculquer les rudiments de la responsabilité collective, lorsqu'il s'agit du comportement civilisé à l'égard de toutes ces infrastructures quelles que soient leurs insuffisances, du moment qu'elles représentent un acquis social pour toute la collectivité.