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Oncologie et radiothérapie: Une clinique privée en attendant le conventionnement avec la CNAS

par M. Aziza

  Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a marqué son soutien au secteur privé par sa présence à l'inauguration officielle de la clinique privée Fatma Al Azhar d'oncologie et de radiothérapie qui s'est déroulée hier à Dely Ibrahim, à Alger. Les spécialistes quant à eux ont plaidé pour des conventionnements avec la CNAS afin de payer les frais de radiothérapie, et ce pour assurer les soins à tous les malades et assurer la pérennité des structures. Une réflexion profonde sur le conventionnement est fortement recommandée, ont-ils précisé, pour éviter qu'il y ait une santé à deux vitesses en Algérie.

Le ministre s'est dit pour plus de complémentarité et d'interaction entre le secteur privé et le secteur public. Il a indiqué que la nouvelle loi sur la santé a consacré un grand chapitre pour l'émergence du secteur privé dans le domaine de la santé. Un secteur qui, selon le ministre, est en pleine progression. Il a indiqué dans ce sens que l'apport du secteur privé en lits d'hospitalisation croît à une moyenne de 11.000 lits et que 45.000 employés de la santé exercent dans le privé.

Le ministre s'est dit tout même conscient qu'il faut «garantir l'accès du citoyen aux structures privées, quel que soit son niveau social, au même titre que ceux du public». «Des réflexions pour trouver les mécanismes et un cadre réglementaire, des conventions par exemple avec la CNAS, sont déjà engagées par les différents départements ministériels, notamment la Santé, le Travail et les Finances», dira le ministre en précisant que les autorités ont besoin d'un peu de temps pour mettre en place le cadre approprié à ce genre de conventionnement. Ceci pour dire que ce n'est pas pour demain.

Le ministre a beaucoup insisté sur le fait que le concept «service public» ne doit pas disparaître dans le secteur public. Les spécialistes du privé ne sont pas contre mais ils réclament un soutien de l'Etat.

Le président-directeur général du groupe El Azhar, Jamal Eddine Khodja, a affirmé dans ce sens qu'«on dispose d'un côté de cliniques ultramodernes, avec des capacités indéniables et de l'autre une partie des malades souffrant du cancer, laissée en marge et qui, faute de possibilités financières propres, ne pourront jamais pouvoir se soigner dans le privé». Il regrette en affirmant que cela pose inévitablement le problème de la prise en charge et du conventionnement avec les caisses sociales nationales. Il a demandé au ministre de la Santé de convaincre les pouvoirs publics de l'impérieuse nécessité d'engager une réflexion profonde sur la question du conventionnement.

Pour sa part, le professeur Messaoud Zitouni a plaidé pour la signature de conventions avec la CNAS pour supporter les frais de la radiothérapie et permettre les soins à tous les malades sans exception pour éviter qu'il y ait «une santé à deux vitesses en Algérie».

Le ministre de la Santé s'est montré rassurant. «Nous ferons de notre mieux pour trouver des alternatives qui permettent la prise en charge de tous les citoyens algériens, que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé, mais dans un cadre bien défini et organisé», dit-il. Il a rappelé que le président de la République a ordonné d'ouvrir un chantier pour lutter contre le cancer, en faisant référence au plan de lutte contre le cancer qui a donné ses fruits.

Il a précisé qu'il y a encore des insuffisances mais, dit-il, un deuxième plan est déjà prévu en 2019 pour régler définitivement le problème de la prise en charge des personnes atteintes du cancer en Algérie. Il a indiqué également que le Premier ministre a donné l'ordre pour régler tous les problèmes liés à l'importation des produits dont ont besoin les centres anti-cancer (CAC).

Tout en reconnaissant qu'il y a encore une certaine tension au centre du pays, notamment par rapport à la radiothérapie, le ministre précise qu'il y a eu tout de même une certaine amélioration dans la prise en charge des personnes atteintes du cancer. «Nous avons 34 accélérateurs dont 10 dans le privé, et nous allons installer 9 autres, notamment à Tlemcen, Sidi Bel-Abbès et Adrar, ils seront opérationnels avant la fin de l'année», rassure-t-il.