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Attaque à Dortmund: Un suspect interpellé

par R. N.

  Un homme a été interpellé après l'attaque à l'explosif, mardi, contre le bus de l'équipe de football de Dortmund. Le parquet antiterroriste à Karlsruhe, a annoncé que l'enquête s'est concentrée «sur deux suspects appartenant à la mouvance islamiste».

L'un d'eux «a été interpellé» et «les appartements des deux suspects ont été perquisitionnés», a précisé le parquet, qui n'écarte pas une «possible» motivation islamiste, laissant entendre que le «modus operandi laisse supposer qu'il s'agit d'une attaque à caractère terroriste». La vigilance des forces de sécurité allemande est renforcée depuis plusieurs mois, notamment depuis l'attentat au camion bélier à Berlin qui a fait 12 morts en décembre. Le ministre de l'Intérieur régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest), la région où se sont produites les explosions, Ralf Jäger, a lui assuré que la police continuait d'enquêter «dans toutes les directions». Une lettre de revendication retrouvée en trois exemplaires sur les lieux appelle l'Allemagne à cesser de participer avec ses chasseurs Tornados basés en Turquie à la lutte de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique.

Pour le ministre régional, la lettre pourrait «être vraie ou être une tentative de créer une fausse piste». Le parquet fédéral antiterroriste a indiqué que les trois engins qui ont explosé mardi soir au passage du bus de l'équipe de Dortmund, blessant un joueur et un policier, avaient une «force explosive» de 100 mètres. Les explosifs contenaient des «tiges métalliques», dont l'une a été projetée dans le repose-tête d'un siège à l'intérieur du bus, a souligné le parquet, en suggérant que le bilan aurait pu être plus lourd. La justice a exprimé en revanche de sérieux doutes concernant l'authenticité d'une deuxième revendication parue un temps sur Internet et paraissant provenir des milieux d'extrême-gauche.  

La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite «horrifiée» par une «attaque répugnante». En signe de solidarité, son ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière devait se rendre à Dortmund mercredi soir pour assister au match contre Monaco.

Le défenseur espagnol de Dortmund qui a été blessé, Marc Bartra, a eu un poignet fracturé et a été atteint par des éclats de verre dans le bras. Il a été opéré avec succès dans la nuit. Fortement ébranlée, l'équipe du Borussia Dortmund a reçu des soutiens innombrables du monde du football, et s'est un peu entraînée mercredi matin. Mercredi, la présence policière devait être encore renforcée en ville et aux abords du stade.

A Munich, où les forces de l'ordre sont également sur les dents, une trentaine de policiers en gilets pare-balles ont été positionnés autour de l'hôtel des joueurs madrilènes, selon le quotidien Bild. Les bus des deux équipes ont été garés en lieu sûr. L'UEFA, instance de tutelle de la Ligue des champions, a dit «réévaluer les mesures de sécurité» pour les matches de mercredi, afin de les renforcer «partout où c'est nécessaire».