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Pas encore la grande fanfare électorale

par Kharroubi Habib

L'entame de la campagne électorale n'a pas eu lieu en grande fanfare même si les grosses cylindrées partisanes qui y prennent part ont essayé d'entrée d'organiser des démonstrations de force aux fins d'impressionner les rivaux et d'établir qu'elles disposent bel et bien du potentiel électoral qu'elles revendiquent. Quelques-unes y sont parvenues, d'autres ont été assurément à la peine.

Si les partis roulant pour le pouvoir en place, mais aussi les partis PT et El Moustakbel ont quelque peu réussi leurs premières sorties en parvenant à drainer une appréciable participation population aux meetings qu'ils ont organisés, les autres ont été manifestement à la peine. Ce que, prévoyant, certains d'entre eux ont opté pour éviter le challenge à risque des grands rassemblements populaires et démarré leur campagne électorale en usant de la pratique du « porte-à-porte » à l'échec moins visible médiatiquement s'il vient à se produire.

Ce sont les partis islamistes qui ont fait une entame de campagne électorale dont ils ont probablement déduit qu'il y a pour eux loin cette certitude qu'ils affichent d'être les favoris naturels de la compétition électorale. Aucun d'entre eux n'a en effet enregistré d'affluence citoyenne en ses premiers meetings électoraux qui créditerait que la mouvance islamiste aurait le « vent en poupe » comme le soutiennent ses ténors. Sans nul doute que les officines du pouvoir en charge de scruter les performances qu'accompliront les partis pendant leur campagne électorale s'interrogent déjà si l'entame de celle-ci n'est pas révélatrice d'une tendance électorale qui leur permet déjà une vision claire de la recomposition de la scène politico-partisane dont il est attendu que le scrutin du 04 mai en sera le révélateur.

A moins que les partis considérés comme étant de grosses locomotives mais dont l'entrée en campagne n'a pas été convaincante parviennent à imprimer à celle-ci une dynamique qui effacerait l'impression d'être boudés par les citoyens et les électeurs et contraindrait les scrutateurs en question à ne pas tirer de plans sur la comète.

Dans cette campagne électorale il y a lieu évidemment de s'intéresser à la compétition qui oppose les partis émanant du camp du pouvoir à ceux qui entendent mettre fin à leur hégémonie politco-électorale. Il y a lieu de s'intéresser aussi à celle qui oppose sourdement entre elles les formations qui concourent sous la bannière du pouvoir. Et c'est l'issue de celle-ci qui à notre sens sera source de grandes surprises. Il est clair en effet que leur bras de fer électoral aura un impact plus ou moins « sismique » sur le rapport de force entre elles qui a prévalu jusque-là au sein de la majorité électorale et présidentielle dont elles sont les composantes.

Bien entendu ce ne sont là que premières réflexions venues à l'esprit aux premiers jours de la campagne électorale qu'il ne faut pas prendre pour étant définitives. Il se peut que la campagne s'enflamme et que ce que nous pensons avoir entrevu des premières prestations des uns et des autres soit sujet à révision.