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Béni-Saf: Cherche vespasiennes désespérément

par Mohamed Bensafi

Il ne sert à rien de répéter que Béni-Saf, pourtant une belle ville touristique, manque de vespasiennes. Cette situation révoltante laisse insensibles les autorités concernées. Jeudi passé, raconte Miloud, un marchand de fruits et légumes au centre-ville, une femme d'un certain âge n'aura pas trouvé où se soulager sans ce pâtissier qui leur a offert «civilement» ses toilettes. De nombreux citoyens sont prêts à payer n'importe quel prix pour avoir des toilettes publiques propres et entretenues. Le besoin naturel de se soulager est plus problématique pour les voyageurs de passage, a fortiori quand ce sont des femmes ou des enfants. Car la ville, qui a retrouvé un visage avenant, ne dispose pas de ces lieux ouverts au grand public et qui sont utiles aussi bien pour certains malades chroniques qu'aux femmes enceintes. Les vespasiennes, qui sont situées à l'extérieur de la place des Martyrs (ex-jardin public) ou encore celles installées au bas du boulevard Kadri Kaddour en allant vers le port, sont toujours fermées pour des raisons «étonnantes». Selon un élu, les toilettes publiques sont closes faute de remplaçant du dernier agent affecté à ces lieux, décédé voilà plusieurs mois. Ce qui pourrait aujourd'hui obliger certaines personnes âgées -des hommes surtout- à se soulager n'importe où, derrière un arbre ou un muret, pourvu que l'endroit protège de la vue des passants.

Ces urinoirs ou pissotières sont d'une importance capitale, surtout quand on sait qu'il ne sert à rien de se rendre dans le café du coin car, dans la majorité des cas, leurs toilettes sont soit fermées, soit complètement condamnées. «À moins que vous commandiez une consommation, un café ou une limonade, dira en substance Mohamed, un autre témoin de cette scène, car ils gardent jalousement les clés».